Brexit: les Britanniques ne veulent pas du bœuf aux hormones ni de volailles au chlore US

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Au Royaume-Uni, les consommateurs et la santé publique ont l’habitude de bénéficier des normes de sécurité sanitaire de l'Union européenne, et la perspective d’importations de denrées alimentaires américaines les préoccupent. Peter Holmes, spécialiste du commerce avec l’UE de l'Université du Sussex, en parle à Sputnik.

Le Royaume-Uni est si dépendant de l'UE en termes d'importation de denrées alimentaires qu'un Brexit mal négocié pourrait avoir des répercussions majeures sur la population, et il s'agirait alors d'importer de la nourriture des États-Unis.

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«Les États-Unis peuvent faire pressions sur le Royaume-Uni pour qu'il accepte des vivres produits selon les standards américains, dont du bœuf aux hormones et d'autres aliments contenant des antibiotiques. De toute évidence, l'opinion publique y opposera une ferme résistance», a supposé Peter Holmes dans un entretien avec Sputnik.

Et d'ajouter que le gouvernement britannique en place n'avait pas de majorité au parlement et ne pourrait sans doute pas en obtenir l'aval pour un accord alimentaire avec les États-Unis.

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Le secrétaire d'État au Commerce international, Liam Fox, s'est rendu aux États-Unis pour négocier un éventuel accord d'importation de nourriture américaine au Royaume-Uni. Cette nouvelle a mis en émoi la société britannique, redoutant l'incompatibilité des normes alimentaires américaines avec celles qui sont en vigueur dans le royaume et dans l'Union européenne.

La presse constate que la confusion règne au Royaume-Uni sur l'éventualité d'autoriser, en cas de signature d'un accord de libre-échange avec les États-Unis, l'introduction dans le pays de poulets rincés au chlore, pratique interdite par l'UE.

Quoi qu'il en soit, le secrétaire d'État n'exclut pas formellement l'introduction future de poulets chlorés, voire de bœuf aux hormones ou d'OGM, sur le sol britannique, ce qui ne plaît évidemment pas aux producteurs de poulets britanniques, qui y voient une concurrence déloyale, les coûts de productions étant bien moindres avec la méthode américaine.

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«Dès qu'on commencera à vendre chez nous des OGM ou du bœuf aux hormones, l'Union européenne se mettra à insister sur des règles plus rigoureuses pour les exportations en provenance de Grande-Bretagne», a prévenu M.Holmes.

Selon ce dernier, les États-Unis ne pourront pas en outre remplacer pour les Britanniques l'Union européenne à titre de principal marché d'écoulement.

Qui plus est, Londres ne peut pas discuter concrètement des détails de futurs accords avec qui que ce soit, tant qu'il n'a pas clarifié sa relation avec Bruxelles, son principal partenaire commercial.

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