Près de 30 ans après son décès, le peintre surréaliste Salvador Dali fait une brève réapparition en public, digne de sa vie excentrique, suite à son exhumation effectuée sur décision du tribunal de Madrid à la demande d'une voyante sexagénaire qui affirme être sa fille. Alors que beaucoup s'interrogeaient sur l'état de sa légendaire moustache relevée «en croc», le directeur général du Théatre-Musée Dali Lluis Peñuelas a tenu à rassurer les inquiets.
«Le corps a été embaumé et donc momifié, c'est pour cela que sa moustache est restée intacte. C'était un moment très émouvant», a-t-il affirmé.
Par ailleurs, toutes les personnes présentes au moment de l'exhumation ont été en mesure de le constater de leurs propres yeux.
«J'étais très anxieux à l'idée de ce que je verrais, et j'étais absolument ébahi, comme si c'était un miracle […] quand est apparue la moustache», a témoigné le médecin légiste Narcis Bardalet, cité par l'AFP.
Cet évènement historique a fortement affecté le personnel du musée.
«Nous avons tous été personnellement touchés par ce qui s'est produit la nuit dernière. Puisque Dali a fondé ce musée, nous lui apportons tout notre respect. Nous avons fait tout notre possible pour ne pas admettre cette procédure, mais nous avons été obligés d'exécuter la décision du tribunal», a déploré le représentant du musée Joan Manuel Sevillano.
Mort en janvier 1989, Salvador Dali, qui n'a officiellement jamais eu d'enfants, a été enterré dans la crypte de son théâtre-musée de Figueras, en Catalogne. Par le passé, Mme Abel avait déjà tenté, sans succès, de faire établir sa filiation en utilisant des fragments du masque mortuaire du peintre.
Motivée selon elle par «la quête de sa véritable identité», Maria-Pilar Abel pourrait prétendre à un quart de l'héritage de l'artiste, légué à sa mort à l'État espagnol et géré par la fondation Gala-Dali. Si Mme Abel est la fille du peintre, sa part pourrait atteindre plusieurs centaines de millions d'euros.