Le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a mis en avant la nécessité de revoir la politique à l'encontre d'Ankara suite à l'arrestation de militants des droits de l'Homme, dont un ressortissant allemand, en Turquie.
«Nous devons réorienter notre politique à l'égard de la Turquie, nous devons être plus clairs que jusqu'à présent», a déclaré le chef de la diplomatie allemande, cité par l'AFP, ajoutant que les violations des droits de l'Homme «ne peuvent rester sans conséquences» et qu'il était impossible de continuer comme si de rien n'était.
Selon lui, la réorientation de la politique allemande vis-à-vis d'Ankara incluerait aussi un réexamen des crédits, garanties et aides financières qu'apporte actuellement Berlin aux exportations ou aux investissements d'entreprises allemandes en Turquie.
«Il n'est plus possible de recommander des investissements dans un pays qui ne respecte pas l'État de droit», a tranché M.Gabriel.
Début juin, les autorités turques ont arrêté à Izmir Taner Kilic, chef de la filiale locale d'Amnesty International ainsi que d'autres militaires des droits de l'Homme, y compris un citoyen allemand, les soupçonnant de liens avec le mouvement de Fethullah Gülen, considéré par Ankara comme l'instigateur du putsch avorté de juillet 2016.
Un rapport d'Amnesty International sur les violations des droits de l'homme en 2016 indique qu'après la tentative de coup d'État «des dizaines de milliers de personnes ont été écrouées, l'activité de centaines d'ONG a été suspendue, de nombreux médias ont été fermés et les opérations militaires se sont poursuivies dans les régions à majorité kurde».