- Nous voudrions comprendre pourquoi certains médias vous présentent pratiquement comme un agent du Kremlin. Browder, l'un des principaux lobbyistes de l'acte Magnitski, estime que vous coordonnez avec le Parquet une attaque personnelle contre lui.
- Dans les conditions de l'hystérie générale actuelle, je ne suis prête à expliquer la situation que dans un cadre juridique. Soit par le biais d'avocats, soit en témoignant au Sénat.
- Vous êtes prête à vous rendre au Sénat américain?
— Oui, si ma sécurité était garantie. Aujourd'hui, je dois penser avant tout à ma sécurité, à la sécurité de ma famille, de mes quatre enfants sur lesquels, comme il s'avère aujourd'hui, Browder recueillait des informations. Son équipe récoltait des informations sur ma famille, sur ma situation familiale, pour savoir si j'étais mariée ou pas, si j'avais des enfants ou non. Ils trouvaient des photos de ma maison pour les envoyer à Kyle Parker. C'est une personne connue de la Chambre des représentants, qui travaille depuis des années uniquement pour Browder et non pour les congressistes ou le Congrès. Après, toute cette information était partagée avec les représentants du département d'État.
- Pourquoi?
- Je ne sais pas. Je peux seulement supposer que la situation médiatisée ces derniers temps est une histoire bien mise scène par un manipulateur concret.
Il n'avait pas réussi, via le Parquet et le gouvernement américain, à légaliser sa fausse histoire de tragédie humaine — qui n'avait jamais existé — et sa bataille pour le destin d'un homme décédé et dont il n'a appris l'existence qu'après sa mort.
- Pouvez-vous expliquer le rôle du Parquet?
— Le Parquet russe, en vertu des lois fédérales et de la Constitution, surveille les enquêtes pénales. Et dans cette situation il ne faut chercher aucune histoire, ni tenter d'en faire tout un plat. Cette histoire ne vaut pas un clou.
- Initialement tout cela a été formulé comme si vous, avec le procureur général…
— Où suis-je? Où est le procureur général? Si vous étiez au courant d'un crime commis contre vos proches, contre votre pays, vous resteriez les bras croisés en disant «cela ne me concerne pas, je ne veux rien savoir»? Ou tout de même, fort d'une certaine expérience professionnelle et d'une capacité analytique, vous présenteriez la situation, du moins sous votre angle journalistique, au grand public? Dans mon métier, que dois-je faire quand un homme a inventé une histoire complètement fausse sur les tortures et le meurtre d'un avocat qu'il n'a jamais vu mais qu'il présente comme son meilleur ami? Je suis fatiguée d'en parler. Cela n'a semblé intéressant pour personne.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.