Soutenus par l'Union européenne et les États-Unis, les Chypriotes grecs ont procédé à une prospection d'hydrocarbures dans des territoires cependant reconnus comme zone économique exclusive par la Turquie, alors que les Chypriotes turcs ont tous les droits d'y participer, a rappelé à Sputnik Necdet Pamir, président de la commission énergétique du Parti républicain du peuple (CHP), principale force d'opposition turque.
«L'activité des Chypriotes grecs dans cette région est illégitime. Ils violent le droit international. Leur tactique consiste à attirer de grosses sociétés, telles que Hepson et TotaL, en les intéressant aux travaux sur les champs, considérés comme une sorte de prolongement du gisement gazier super-géant de Zohr, en Égypte», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que, dans ces conditions, la Turquie pourrait évidemment s'ingérer, la communauté turque de Chypre étant tout à fait en droit de participer aux travaux réalisés dans cette région.
«Quoi qu'il en soit, je doute que les autorités turques s'y ingèrent et ce, s'il s'agit même de violations flagrantes de la part de Chypre, […] Ankara ne voulant pas en réalité compromettre ses relations avec l'Union européenne et les États-Unis», a expliqué l'opposant.
Les richesses gazières de Chypre restent l'un des principaux sujets de contentieux entre Nicosie et Ankara. Après l'échec du dernier round de négociations sur la réunification de l'île, le gouvernement chypriote a décidé d'autoriser malgré tout la reprise des tests de forage par Total et ENI au large de ses côtes, et le Premier ministre grec Alexis Tsipras a soutenu «les droits souverains» de Chypre à l'exploitation de ces gisements gaziers.
En même temps, la Turquie a envoyé en Méditerranée orientale deux frégates et un sous-marin afin de surveiller les activités de prospection gazières et pétrolières des Chypriotes grecs.
Le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, avait souligné en amont que les Chypriotes turcs avaient eux aussi des droits sur les gisements en question et avait prévenu qu'Ankara prendrait des mesures contre les décisions «unilatérales» de Nicosie.