La zone de désescalade en Syrie sur laquelle se sont entendus les présidents russe et américain a ceci de particulier qu'elle se trouve à la frontière avec Israël, qui n'accepte pas même l'idée de la présence ou de déplacements des militaires iraniens sur le territoire de la Syrie dans le Golan.
L'accord sur la trêve est entré en vigueur le 9 juillet, et le ministre israélien de la Défense, Avigdor Liberman, a une nouvelle fois rappelé que Tel-Aviv n'admettait pas cette présence dans le Golan. Les accords russo-américains sont-ils menacés?
«Israël ne pouvait pas ne pas réagir. Tel Aviv n'admet même pas la présence ou les déplacements en Syrie de militaires iraniens ou du Hezbollah à proximité de sa frontière dans la région du Golan. Les dirigeants israéliens se prononcent invariablement pour le retrait de la Syrie de la plupart des troupes iraniennes, des milices irakiennes pro-iraniennes et des détachements du Hezbollah», relate l'expert.
Vladimir Sajine estime que cette augmentation de l'activité avait pour but de déclencher la décision sur la «zone de sécurité». Selon de nombreux experts, en mars, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en visite à Moscou a déjà demandé à Vladimir Poutine de soutenir l'idée d'une «zone de sécurité» autour du plateau du Golan dans laquelle la présence militaire iranienne ou pro-iranienne serait interdite.
«Il ne fait aucun doute que la mise en place d'une zone de désescalade dans le sud de la Syrie concerne de nombreux acteurs sur le terrain syrien dont les intérêts sont souvent tout à fait opposés. Mais cette zone doit assurer la sécurité dans la région sensible de la frontière entre la Syrie et Israël et prévenir une confrontation entre les unités militaires iraniennes et pro-iraniennes, ainsi que des groupes du Hezbollah, d'une part, et l'armée d'Israël, de l'autre. Cela diminue notablement le risque d'explosion d'un nouveau point chaud qui sont déjà très nombreux sur le territoire de la Syrie et du reste du Proche-Orient», conclut l'expert.