Intrigués par la possibilité d'apprivoiser les animaux sauvages, les chercheurs de l'Institut de cytologie et de génétique de Novossibirsk, en Sibérie, ont entamé leurs études en 1957. Après avoir travaillé plus de 60 ans à mettre en place des tests sur les renards, les rats et les visons, ils sont actuellement prêts à affirmer que presque tous les animaux sauvages sont susceptibles d'être apprivoisés.
Ainsi, comme l'indique la spécialiste de l'Institut Anastasia Kharlamova, au fil des années les bêtes concernées prennent des habitudes propres aux animaux domestiques: ils frétillent de la queue ou gardent plus longtemps un comportement enfantin. En outre, leur poil devient plus doux au toucher et acquiert une couleur moins foncée.
Depuis 1957, les scientifiques ont travaillé à la constitution d'une domestication qui embrasse un échantillon de 50 générations de renards et qui aurait pris environ 15 000 ans dans la nature sauvage.
Les chercheurs estiment qu'actuellement, la dernière génération des renards serait capable de vivre dans les appartements en tant qu'animaux de compagnie, étant très proches, par leur comportement, des chiens.
Par contre, les visons ressemblent plus aux chats et leur domestication nécessite ainsi bien plus de temps.
«Bien sûr, il y a des particularités individuelles mais je ne connais aucun animal qui n'aurait pas subi de transformations. Il y a des races qu'on apprivoise plus ou moins facilement. Sans cela, le nombre d'animaux domestiques serait colossal», a conclu un autre spécialiste de l'Institut Oleg Trapezov.