Les sanctions économiques imposées par l'Union européenne et les États-Unis contre la Syrie empêchent ce pays de surmonter la crise humanitaire qu’il subit, a estimé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à la suite d’une rencontre avec le Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini, à Bruxelles.
«Nous sommes conscients de la grande contribution de l'Union européenne à l'adoucissement des souffrances du peuple syrien. Mais peut-être le temps est-il venu, et il me semble qu’il est venu depuis longtemps, d’examiner les conséquences humanitaires des sanctions que l'UE et les États-Unis ont imposé contre la République syrienne», a-t-il déclaré.
Le ministre russe a par ailleurs ajouté que Moscou qualifiait d’«anormales» les sanctions américaines et européennes, car elles empêchent la production dans le pays de produits de première nécessité.
Dans le même temps, la chef de la politique étrangère de l'UE, Federica Mogherini, a déclaré que l'Union européenne était prête à offrir un soutien financier et diplomatique à la Syrie dans le but d’aider le pays à revenir à la vie normale.
«Nous ne sommes pas un joueur militaire en Syrie […] L'Union européenne est prête à lui venir en aide avec toute ses forces: financières, politiques, organisationnelles, diplomatiques, etc…. pour aider le pays à revenir à la vie normale, car le maintien de la paix nécessite un cessez-le-feu. Mais il est aussi nécessaire d’améliorer les conditions de vie de la population, et c'est sur ce thème que l'Union européenne participera à la paix», a souligné Mme Mogherini.
L'Union européenne a prolongé ses sanctions contre la Syrie jusqu'au 1er juin 2018 et a ajouté les noms de trois ministres sur la liste des personnalités visées par des sanctions. Ce sont désormais 240 personnes physiques et 67 personnes morales qui sont présentes sur la liste.
L’on y trouve aussi [dans les sanctions, ndlr] des restrictions dans le domaine des investissements, y compris sur l’assurance maritime, une interdiction d’émission de billets pour la Syrie et de fourniture d'équipements et de technologies divers, une autre interdiction portant sur l'accès aux ports et aéroports du pays etc.
Toutes ces sanctions ont été mises à jour et complétées presque tous les mois depuis le début du conflit en Syrie afin de mettre une pression maximale sur la direction du pays, notamment sur le Président Bachar el-Assad.