Dans ces courriers rendus publics on apprend ainsi que le quadruple champion olympique britannique Mo Farah était sérieusement soupçonné de consommation de produits illicites, qu'une coureuse américaine a failli être sanctionnée pour avoir reçu des soins contre l'infécondité, qu'un marcheur suédois a perdu connaissance pendant un examen de dopage, alors qu'au Kenya les sportifs esquivent les tests de dopage avec l'aide des policiers.
Une lettre signée par Pierre-Yves Garnier, membre du département médical et antidopage de l'IAAF, contient une liste de sportifs dont les indices du passeport biologique ont semblé suspects au moins une fois aux experts. On y note immédiatement la présence de Mo Farah, quadruple champion olympique de course de fond.
Peu de temps avant les JO de Londres, Farah a manqué deux tests antidopage en avançant des explications peu convaincantes: il n'aurait pas entendu les officiers du dopage frapper à sa porte. Une nouvelle infraction de ce genre aurait pu conduire à sa disqualification.
Cette fois, les hackers ont dévoilé un document où, en face du nom de Mo Farah, se trouve la mention «Probable dopage, passeport suspect, informations complémentaires demandées». Cette conclusion a été tirée après un test du 23 novembre 2015. Toutefois, dans un autre tableau publié six mois plus tard, le Britannique est désigné comme un sportif hors de soupçon.
Les hackers ont publié également une correspondance consacrée à la coureuse américaine Molly Beckwith-Ludlow, qui avait reçu un avertissement pour usage de clomifène.
Parmi les documents révélés par les Fancy Bears, on retrouve la déposition du marcheur suédois Perseus Karlström, qui s'est plaint à l'IAAF de la procédure inadmissible du test de dopage qu'il avait dû subir au Mexique. Il y qualifie la femme qui a prélevé son sang «d'incompétente». Après la première tentative de prélever son sang du bras gauche elle a renversé le sang par terre et sur les vêtements du sportif. Après quoi la veine de l'athlète a enflé et il a perdu connaissance. Perseus Karlström a noté que ce test avait été ordonné par l'IAAF, qui avait envoyé cette agente antidopage, c'est pourquoi elle devait répondre de cet incident.
On s'étonne du ton du représentant de l'IAAF envers le président de l'association kényane. Car les athlètes russes qui se sont retrouvés dans la même situation n'ont pas pu compter sur une demande aussi polie. L'IAAF a disqualifié toute la Fédération russe d'athlétisme, entre autres, parce que certains sportifs s'entraînaient dans des villes fermées inaccessibles aux officiers antidopage. Pour cette raison, les Russes ont été interdits de participation aux compétitions internationales alors que les Kényans continuent de se cacher des services antidopage derrière le dos des policiers.
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