Les États-Unis et la Jordanie, qui ont participé aux travaux de la cinquième session des pourparlers sur la Syrie en qualité d'observateurs, devraient rejoindre les négociations à plein format, a déclaré l'ex-président de la chancellerie du ministre turc des Affaires étrangères Oktay Aksoy dans une interview accordée à l'agence Sputinik.
«Le problème de la Jordanie est qu'elle est incapable de mener sa propre politique concernant la Syrie. Il est évident qu'Amman subit ces derniers temps une pression accrue de la part des États-Unis ainsi que d'autres pays occidentaux. Par exemple, l'Allemagne transfère dans ce pays ses troupes déployées à la base turque d'Incirlic. Dans ces conditions, il est difficile de s'attendre à une autonomie dans la politique étrangère jordanienne», a indiqué le diplomate.
Interrogé sur la position de Washington concernant la Syrie, il a répondu que la politique de l'actuelle administration de la Maison Blanche était difficile à définir.
«Dans les affaires internationales, Trump se conduit comme s'il dirigeait non plus un État, mais une structure commerciale. Aussi, est-il très difficile parfois de prédire le cap de la diplomatie américaine», a estimé l'expert turc.
«Si les États-Unis sont réellement intéressés à la sauvegarde de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale de la Syrie, ils doivent impérativement rejoindre les prochaines sessions de pourparlers à Astana pour contribuer, conjointement avec la Jordanie, à la création de la quatrième zone de désescalade dans la partie sud de la Syrie. Il ne fait aucun doute que ce scenario répond aux intérêts d'Amman. Aussi doit-il promouvoir plus énergiquement cette idée», a souligné l'ex-ambassadeur turc en Suède et en Finlande.