Et ce n'est pas une blague: un ovni est tombé près de la petite ville américaine de Roswell, au Nouveau Mexique!
Du reste depuis les 70 ans écoulés ni les militaires, ni les ufologues n'arrivent à répondre à la question de savoir s'il y avait vraiment eu un vaisseau spatial extraterrestre. Mystification ou secret bien gardé?
Cependant, lorsque le lendemain le rancher est allé chercher ses brebis égarées, il est tombé sur des débris d'un appareil volant ou d'un ballon-sonde. Il en a informé le sheriff qui a son tour contacté une base militaire aérienne située dans les alentours de la ville. Après avoir analysé cette situation, le colonel William Blanchard a ordonné que soit publiée une annonce dans la presse locale indiquant qu'un disque volant avait été trouvé et transporté à la base. À partir de ce moment-là, William Brazel a cessé de parler aux journalistes. Quelques jours plus tard les militaires américains ont rectifié cette annonce: le brigadier général Ramey a déclaré qu'il s'agissait de débris d'un ballon-sonde. L'absence d'Internet et la lenteur des communications à cette époque-là ont empêché toute obtention d'information — un selfie avec un ovni en arrière-plan étant par définition impossible. Les Américains se sont contentés des annonces faites, puis l'incident survenu le Jour de l'Indépendance à Roswell a été très vite oublié. Mais des années plus tard on en a reparlé.
«Lorsqu'il s'agit des phénomènes paranormaux, il faut impérativement tenir compte, dans son analyse, du facteur "foi"», explique Alexandre Zimovskiy, analyste et expert des patterns comportementaux. «Ce facteur est nécessaire pour analyser un phénomène tel que les ovnis. Vous y croyez ou vous n'y croyez pas. Tout le reste ne sert qu'à appuyer les arguments de l'une et l'autre partie.
Lorsqu'on parle de l'incident de Roswell on peut noter que la bibliographie relative à ce sujet compte quelques dizaines de milliers d'ouvrages. Cependant, si on se concentre sur le fond du sujet, on verra qu'il y a un dilemme qui surgit: l'état actuel de la pensée scientifique et technique contre la science-fiction (j'insiste sur le mot «science»).
À Roswell tout s'est passé différemment. On a appris ce qui s'était passé dans les quelques heures ou jours qui ont suivi. Les autorités, aussi bien civiles que militaires, sont immédiatement intervenues, il y a eu des fuites dans la presse. D'ailleurs, les observatoires du monde n'ont rien enregistré. Mais la presse s'est déjà emparée du sujet. Le phénomène ovni s'est déjà répandu. Et le public était prêt à y croire. Pour cela, il y avait déjà des fondements scientifiques, psychologiques et informationnels.
En février 1994 Steven Schiff, sénateur du Nouveau Mexique, demande au General Accounting Office du Congrès des États-Unis de mener une enquête. Celle-ci n'a trouvé aucun élément — aucun document ni témoignage — prouvant que des extraterrestres nous avaient rendu visite. En revanche on a appris qu'à la fin des années 1940 les États-Unis avaient développé un programme destiné à espionner les essais nucléaires soviétiques. Ce projet portait le nom de Mogul. L'espionnage s'effectuait avec l'aide d'un ballon-sonde sur lequel étaient installés des équipements capables de détecter des ondes sonores. Vraisemblablement, c'est un de ces ballons-sondes qui est tombé près de Rosweel, en 1947, et les militaires se sont dépêchés d'en cacher les débris, vu le caractère ultrasecret du projet. Il y avait également des mannequins installés sur ces ballons-sondes. Équipés de capteurs, ceux-là devaient enregistrer le niveau de radiation et la puissance de l'onde de choc suite à l'explosion d'une bombe atomique. Ce sont ces mannequins que les témoins ont pu prendre pour des extraterrestres. Il y a également une explication pour un matériau très résistant trouvé sur le lieu du crash: ce matériau était flexible mais retrouvait facilement sa forme initiale. Il pourrait s'agir de polyéthylène, un matériau encore peu connu à l'époque, utilisé dans la fabrication des ballons Mogul.
En 1995, le producteur britannique Ray Santilli a présenté des extraits d'un film montrant l'autopsie d'un extraterrestre après le crash à Roswell. Les spécialistes, dont les pathologistes au premier chef, ont indiqué qu'il s'agissait d'un faux en raison des diverses incohérences remarquées lors de l'«opération». Quant au corps de l'extraterrestre, ce n'était qu'un moulage. Cependant, la médiatisation de l'affaire était énorme.
Comme je ne suis ni ufologue, ni astrophysicien, je propose d'aborder le problème du point de vue de la confrontation informationnelle. Supposons que les militaires américains ont eu à leur disposition un ovni de Roswell. Leur première réaction? Ce sont les Soviétiques. Tout simplement parce qu'il n'y a personne d'autre. Ils ont regardé et constaté que non, ce n'étaient probablement pas les Soviétiques. Alors l'affaire a été classée secrète et les Américains ont procédé à l'analyse des données dont ils disposaient. Autrement dit, ils ont commencé à examiner les débris de ce vaisseau spatial hypothétique et les corps des extraterrestres hypothétiques. Pourquoi faire? Pour une utilisation à des fins militaires. C'est une très bonne explication. Il n'y a aucun doute que l'Union soviétique aurait fait pareil.
Cependant, aucune percée dans le domaine des technologies militaires et des armements n'a eu lieu aux États-Unis. En 1949 Staline disposait déjà d'une bombe atomique soviétique et des moyens de transport. Et 10 ans après que les Américains ont eu l'accès à l'ovni et aux technologies extraterrestres, l'URSS est allée dans l'espace. Nous sommes allés dans l'espace. Alors que Wernher von Braun affinait toujours sa V2 pour les besoins de ses clients américains.
Évidemment, les ovnis et les extraterrestres ont été monétisés, comme on dit aujourd'hui. Finalement, tous les Star Trek ou Guerre des Étoiles ne sont devenus possibles que grâce à cette supposition que les vols spatiaux sont probables et qu'une intelligence extraterrestre existe bel et bien. Mais du point de vue technique, on est incapable d'envoyer une autre mission sur la Lune. Les efforts des puissances, isolés ou mis en commun, ne suffisent pas pour le faire. Bon gré mal gré, on commence à croire que ce sont les extraterrestres qui viendront chez nous les premiers.»
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.