La détérioration de la santé des Canadiens pourrait être le résultat de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), ont supposé des scientifiques américains à l'issue de leurs nombreuses recherches menées à ce sujet et publiées dans la revue scientifique Canadian Medical Association Journal.
En effet, en 1998, les pays-membres de l'ALÉNA ont supprimé les taxes appliquées aux sucres et sirops à base de maïs ce qui a permis leur entrée sur les marchés canadien et mexicain. Après avoir analysé des données statistiques de 1985 à nos jours, les chercheurs ont pu constater les faits suivants: depuis 1998, la quantité de sucre consommée quotidiennement par les Canadiens a augmenté de 41 kilocalories augmentant le nombre de personnes souffrant d'obésité de 5% en 1985 contre 15% dans les années 2000. Le même constat a été établi pour les diabétiques avec un taux de 3,3% en 1998 contre 5,6% de nos jours.
Par contre, rien de tel n'a été détecté au Royaume-Uni, en Autriche et dans les 14 autres pays étudiés où il n'y a pas d'accord similaire concernant la vente de sucre.
«En gros, nos conclusions confirment l'hypothèse selon laquelle l'élargissement du commerce avec les États-Unis pourrait figurer parmi les causes de l'épidémie d'obésité et de diabète au Canada. Tout ceci démontre que de nouvelles relations commerciales, comme c'est le cas pour l'ALÉNA, peuvent aggraver l'état de santé de la population», a expliqué David Stuckler de l'Université Stanford, en Californie.
L'Accord de libre-échange nord-américain, abrégé ALÉNA, qui est entré en vigueur le 1er janvier 1994, institue une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.
Selon les statuts de l'accord, l'une des parties peut notifier aux autres son intention de le quitter, ouvrant alors une période de 180 jours pour entamer de nouvelles négociations. Si aucun nouvel accord n'est conclu, l'ancien est alors dissous.