Combats acharnés, progression de l'armée syrienne, accusations de Damas de préparer une attaque chimique de la part de Washington et menaces de réagir, l'intention du Parti de l'union démocratique (PYD) d'étendre son contrôle vers Deir ez-Zor, éventuelle opération des troupes turques avec les milices de l'Armée syrienne libre (ASL) dans la zone d'Afrine: la Syrie bouillonne dernièrement.
«Pendant que cette source [la ville d'Afrine, ndlr] existe, il est difficile de faire face aux milices kurdes d'autodéfense dans d'autres régions et la Turquie le comprend bien», explique M.Yuva à Sputnik.
«Pourtant, si on le voit du point de vue syrien, la question sur la possible intervention turque à Afrine ne peut pas être résolue sans une coordination avec la Russie. Sans son accord, l'intervention de l'armée turque est impossible», souligne-t-il, ajoutant que, si Ankara réussit à s'accorder avec Moscou, Damas pourrait également donner son feu vert.
Concernant la possible réaction américaine à une attaque chimique qu'ils anticipent de la part de Damas, les États-Unis n'ont pas besoin de photos satellite afin de lancer une attaque sur n'importe partie de la Syrie, mais «si nécessaire, ils peuvent inventer des motifs, les présenter devant la communauté internationale et s'en servir au cours d'opérations dans le futur».
De plus, compte tenu de la stratégie préférée de Washington — comme il l'a démontré après l'incident avec dispersion chimique, encore non investigué entièrement, lorsqu'il a d'emblée affirmé savoir qui était le coupable — les déclarations d'aujourd'hui sur une possible réponse «doivent être traitées en lien avec ce qui se passe sur le théâtre syrien du conflit armé»:
Les succès de l'armée syrienne sur les territoires s'étendant entre Raqqa et Alep préoccupent également les États-Unis et les milices kurdes d'autodéfense: «cela se reflète dans plusieurs attaques contre les troupes gouvernementales, un avion syrien a été abattu». Juste après, s'est posée crûment la question de transmettre Raqqa, «territoire crucial» pour le gouvernement syrien, aux unités kurdes, en échange de la possibilité de quitter tranquillement la région pour Daech.
«Mais grâce à l'opération aérienne menée par les forces aérospatiales russes, les groupes de Daech n'ont pas réussi à quitter discrètement cette zone et à s'enfuir», résume le politologue.