«La tâche principale du journaliste est de protéger les bornes de la moralité, de vérifier et confirmer les faits qui indignent le monde», estime M.O'Keefe, qui s'abstient pourtant de critiquer les journalistes de n'importe quelle orientation politique.
«CNN a confirmé l'authenticité de l'enregistrement, disant soutenir une diversité d'opinions. Le producteur a dit ce qu'il a dit, personne ne le contredit. Mais m'accuser de faire de la propagande après cela, c'est honteux. Je ne donne pas d'évaluations, ne modifie pas, je dis tout simplement: "Vérifiez l'enregistrement".»
En cela, le journaliste affronte non seulement CNN mais le système entier. Le Washington Post a pour sa part réagi à son film-révélation en publiant un article titré «Ce que James O'Keefe a mis de côté dans l'histoire sur CNN». L'article a été supprimé par la suite.
«C'est ça l'orgueil et l'ignorance des médias, ce dont je parle: c'est la réaction des médias qui continuent aveuglement de raconter des histoires qui n'ont rien à voir avec la réalité», a précisé M.O'Keefe. «Finalement, les gens commencent à ouvrir les yeux et à se rendre compte du niveau de non fiabilité et d'imprécision des médias. J'ai longtemps combattu seul, j'ai été appréhendé, interpellé et enfin le monde semble ouvrir les yeux.»
Toutefois, certains lui ont reproché un «manque de preuves» dans son film sur CNN:
Pour y parvenir, il propose un remède: «pourquoi ne commençons-nous pas à demander au New York Times de nous montrer les enregistrements, de préciser ses sources?». «Il ne faut pas les croire jusqu'à ce qu'ils le fassent».
Selon lui, le peuple peut prendre une bonne décision uniquement à condition qu'il ait accès à la totalité des informations et qu'il fasse des recherches indépendantes dans l'océan des faits et données.
«Nous sommes pour l'accès à l'information, nous voulons que les gens soient informés de ce qui se passe et nous n'apprécions pas lorsqu'on fait taire ceux qui prennent la parole», résume M.O'Keefe. «Aujourd'hui, il y a un choix entre le projet Veritas, dont la mission est d'informer le monde, et CNN qui refourgue aux spectateurs des informations qui n'ont rien à voir avec la réalité».
Auparavant, le producteur-réalisateur de CNN John Bonifield avait reconnu que les sujets préférés de la chaîne, à savoir les liens supposés entre Trump et la Russie et la soi-disant ingérence russe dans la présidentielle américaine, n'étaient que «des conneries» diffusées «pour l'audience». Van Jones, commentateur politique de CNN et ancien conseiller de l'administration de Barack Obama, a déclaré que toute l'histoire de l'ingérence de la Russie dans les élections américaines n'était qu'un «nulburger».
Stephen Gordon, porte-parole du projet Veritas, a de son côté mis en garde les médias américains contre leurs tentatives de diffuser des mensonges.