Selon l'analyse du portefeuille cybernétique des malfaiteurs, en deux jours les hackers n'ont gagné grâce à leur attaque d'envergure que 4 bitcoins, soit près de 10.000 dollars versés par les victimes du logiciel malveillant. D'après les spécialistes, les dépenses pour mettre au point le virus qui a infecté des centaines de milliers d'ordinateurs dans le monde entier pourraient s'élever à des dizaines de milliers de dollars.
Alexandre Bondarenko, directeur général de la compagnie de sécurité informatique R-Vision, pense que les hackers voulaient avant tout tester leur technologie: «Quoi qu'il en soit, la mise au point d'un logiciel malveillant est la même entreprise que la création de logiciels classiques. Une certaine économie se cache derrière toute attaque de virus. C'est un «essai de plume» dans le but de tester les capacités de propagation du virus, pour obtenir un retour afin d'utiliser par la suite l'expérience obtenue pour une autre attaque plus ciblée sur un segment limité. Les agissements des cybercriminels passeront alors inaperçus pour le grand public. La cybercriminalité est un business bien huilé depuis longtemps.»
Une attaque de virus est avant tout une très large campagne de publicité pour les hackers eux-mêmes, pense Sergueï Nikitine, directeur adjoint du laboratoire de criminalité informatique Group IB. L'expert souligne que ce marché noir fonctionne selon les mêmes lois que les autres: «Effectivement, cela peut être une sorte de publicité via les journalistes pour attirer de nouveaux clients et utilisateurs. L'histoire du virus-extorqueur a été très médiatisée par la presse mondiale, qui en a publié tous les détails. Une telle couverture est inestimable. Bien sûr, cela pourrait attirer de nombreux clients si les cybercriminels révélaient leur nom.»
L'attaque du virus-extorqueur a été lancée mardi 27 juin. Les ordinateurs des compagnies russes et ukrainiennes ont été les plus vulnérables. Plusieurs pays européens ont également été frappés par le logiciel malveillant Petya.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.