«Trois ans après la proclamation de son prétendu califat Daech a perdu 60% des territoires qu'il contrôlait et 80% de ses revenus», indique en effet un rapport du groupe analytique Conflict Monitor de l'organisation d'expertise internationale IHS Markit.
Depuis le début de l'année seulement, l'EI a perdu 40% des territoires qui étaient sous son emprise.
«Ces trois dernières années, on a compris que le projet de création d'un État par ce groupe terroriste était voué à l'échec. Les hauts et les bas se sont enchaînés rapidement, jusqu'à ce que Daech entre dans une spirale de déclin permanent», remarque Columb Strack, analyste en chef pour le Moyen-Orient d'IHS Markit.
«Ce qui reste de la structure de Daech s'effondrera très probablement d'ici la fin de l'année. Seules quelques enclaves seront encore actives dans des quartiers isolés, où le contrôle des forces gouvernementales sera rétabli en 2018», conclut Columb Strack.
Les revenus récoltés par l'EI continuent également de baisser. Si au deuxième trimestre 2015 le revenu mensuel du groupe s'élevait à 81 millions de dollars, au deuxième trimestre 2017 il était déjà estimé à 16 millions de dollars, soit 80% de moins.
Les experts expliquent cette évolution par les actions efficaces visant à bloquer les canaux de financement des terroristes: la production et la vente de pétrole, l'imposition fiscale et la saisie. Le rapport indique que le revenu mensuel moyen de Daech tiré de la vente de pétrole a chuté de 88%, et que les revenus de l'imposition fiscale ont baissé de 79% par rapport à 2015.
Les experts constatent pourtant que le niveau de menace terroriste émanant de Daech «va aller croissant».
«Les défaites militaires n'influenceront pas particulièrement l'opinion de ceux qui soutiennent Daech. Les vidéos du groupe, qui sont de moins en moins nombreuses, préparent déjà ses partisans à la perte de territoires par l'EI. Mais les pertes territoriales pousseront Daech a intensifier sa campagne pour perpétrer des attentats à l'étranger», stipule le document.