Dans une interview accordée à Sputnik, Mme Russomano, fondatrice de MicroG, le premier centre de recherche en médecine spatiale au Brésil, centre interdisciplinaire unique au monde, et conseillère du projet Mars One, a évoqué trois principaux obstacles empêchant le débarquement de l'homme sur Mars, signalant que du point de vue technique nous sommes déjà là.
«Nous avons déjà envoyé des sondes et des robots qui roulent sur sa surface. Nous savons comment l'atteindre. Mais ce qui empêche le débarquement sur Mars, ce sont les problèmes de survie dans l'espace», signale la spécialiste.
Le premier problème qu'il faut résoudre avant de partir vers Mars est la gravité. Parce qu'en quittant la Terre où la gravité est de un G (constante gravitationnelle universelle), nous arriverons sur Mars où elle est d'un tiers de G, ce qui veut dire qu'une personne qui pèse 90 kg sur Terre pèsera 30 kg sur Mars, sans oublier le fait que pendant le vol, la gravité fera complètement défaut.
Deux autres problèmes majeurs sont le rayonnement et l'état sociopsychologique des astronautes. En effet, plus grande est la distance séparant le vaisseau spatial de la Terre, plus le stress subi pas les astronautes s'aggrave, eux qui ont abandonné leur famille et leurs proches et qui sont exposés aux effets du changement de gravité et au rayonnement.
«Je pense que pour effectuer le premier vol vers Mars, il faut savoir conjuguer les efforts et les investissements dans l'ingénierie spatiale, la physiothérapie et la médecine spatiale afin de minimiser l'impact de ces trois aspects», constate la spécialiste brésilienne.
«Envoyer les hommes sur Mars est aujourd'hui un projet à risque. Il faut bien peser tous les risques pour que les gens n'arrivent sur place morts ou avec de graves problèmes de santé. Six mois dans l'espace, cela ne fait pas beaucoup: le russe Vladimir Poliakov a séjourné dans l'espace pendant 437 jours. Mais se trouver en orbite autour de la Terre est une chose et l'espace lointain en est une autre», souligne Thais Russomano.
Bref, il est encore tôt d'entreprendre un vol habité vers Mars.
«De nombreuses connaissances nous manquent encore», conclut-elle.