Évoquant pour Sputnik le sujet de la vente des Mistral à l'Égypte, le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine a rappelé comment l'histoire avait commencé:
«Rappelez-vous, les Français ont demandé à Poutine: s'il vous plaît, acheter nos deux Mistral, soutenez notre construction navale. À la fin des fins, en signe d'amitié avec la France, nous avons alloué les fonds nécessaires et commandé des porte-hélicoptères, bien que nous n'en ayons pas besoin. Les porte-hélicoptères français gèlent dans nos conditions, à une température de +7°C, et cessent de fonctionner. Ce sont des porte-hélicoptères en mini-bikini. Et chez nous, ici, c'est l'Arctique, les mers froides, il nous faut d'autres matériels.»
Ensuite, ils ont transmis les navires aux Égyptiens de concert avec Moscou, a poursuivi M.Rogozine. Sans cette approbation, ils ne pouvaient pas les vendre à un pays tiers puisque les porte-hélicoptères avaient été conçus conformément aux projets techniques russes. Et la vente des hélicoptères maritimes Kamov Ka-52K Katran a suivi.
«Nous avons proposé aux Égyptiens de se procurer ces bons hélicoptères, adaptés à ces porte-hélicoptères. L'Égypte a accepté l'offre», a raconté le vice-Premier ministre russe. «Notre hélicoptère K-52 est baptisé Alligator et ils ont le fleuve Nil, ils sont donc tout à fait compatibles», a-t-il blagué.
En outre, les deux États souhaitent établir, dans le cadre d'un partenariat russo-serbe, une sorte de libre échange, qui serait bénéfique en termes d'impôt pour les investisseurs et les industriels étrangers.
Le contrat de 1,2 milliard d'euros prévoyant la livraison de deux porte-hélicoptères de classe Mistral a été conclu entre la France et la Russie en 2011. Cependant, les événements en Ukraine et les pressions exercées sur François Hollande par ses alliés de l'Otan ont contraint le Président de la République à résilier le contrat avec Moscou pour revendre les bâtiments de guerre au Caire.
Par la suite, la Russie a remporté l'appel d'offres sur la livraison des hélicoptères maritimes Ka-52K Katran à l'Égypte.