Lundi matin, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, s'est opposé à son collègue du ministère de l'Agriculture, Stéphane Travert, sur le sujet de l'interdiction des insecticides dit «néonicotinoïdes» ou «tueurs d'abeille».
Interviewée par Sputnik, l'ancienne députée écologiste Laurence Abeille estime cependant que les lobbys et les syndicats feraient tout leur possible afin que l'on revienne sur cette décision.
«Les lobbys de cette agriculture chimique sont extrêmement présents, complètement investis, parce que ça ne leur va pas du tout qu'on ait voté, dans le précédent mandat, cette interdiction», a-t-elle commenté en rappelant qu'une loi votée en 2016 prévoyait une interdiction totale des néonicotinoïdes à partir de 2018, avec des dérogations possibles jusqu'en 2020.
Mme Abeille estime toutefois qu'il s'agit non seulement de préoccupations sur le sort de l'écologie et des insectes mais plutôt du fait que d'importants flux d'argent circulant autour de l'industrie étaient en jeu. Ainsi, de grandes entreprises ne manifesteraient pas l'envie de se priver de cette part alléchante du gâteau.
«On nous raconte qu'on ne peut pas se passer de ces produits, il faut attendre que des alternatives soient créés: tout ça, c'est de l'enfumage organisé par Synganta, Bayer, qui sont les grandes firmes qui produisent et se font énormément d'argent avec ces produits.»
Néanmoins, les lobbys ont peut-être encore leur mot à dire. Ce sujet sensible pourrait bientôt faire de nouveau parler de lui, déplore Laurence Abeille constatant les failles du droit européen en matière de législation sur les pesticides.