Le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine a commenté dans une interview exclusive à Sputink les tentatives des États-Unis de mettre des bâtons dans les roues de la construction du gazoduc Nord Stream 2, censé relier le littoral russe à l'Allemagne via la mer Baltique.
Selon lui, les tentatives de Washington de pousser les pays de l'UE à renoncer au projet sont semblables «à la démarche de l'ogre qui veut devenir végétarien. "[Nous, ndlr] ne consommons pas de gaz russe, du tout". Nous ne mangerons rien, nous mâcherons du papier peint. Ils considèrent que si nous leur livrons du gaz, nous les mettons à genoux? Comment? C'est du pure commerce», a-t-il indiqué.
Selon lui, craindre que la Russie «coupe d'un coup le gaz» est absurde. «Nous gagnons de l'argent! Nous avons toute une série de moyens pour nous faire entendre et nous faire écouter. Le gaz n'y est pour rien», a ajouté le vice-Premier ministre.
Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction de deux tuyaux de gazoduc reliant le littoral russe à l'Allemagne, via la mer Baltique. Sa capacité totale sera de 55 milliards de mètres cubes par an. Le chantier doit être terminé avant la fin 2019. Le coût du projet est évalué à 9,5 milliards d'euros.
En avril 2017, les entreprises énergétiques Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall ont conclu un accord avec le géant gazier russe Gazprom sur le financement du projet Nord Stream 2. Aux termes de l'accord, les partenaires européens investiront 50% du coût total du projet de 9,5 milliards d'euros. Ainsi, la contribution de chacune des sociétés s'élèvera à 950 millions d'euros.