Selon les informations collectées par le reporter auprès de nombreuses sources, notamment au sein du gouvernement et des services spéciaux des États-Unis, Donald Trump a pris la décision de frapper la base syrienne de Shayrat sans prendre en considération l'avis des experts. Quant à son administration, elle a ensuite cherché à véhiculer une fausse image des faits. Qui plus est, les États-Unis étaient au courant de l'intention de l'armée de l'air syrienne de mener un raid sur Khan Cheikhoun. D'après le journaliste, Moscou aurait prévenu Washington pour éviter des victimes parmi ses agents.
«Les données des forces spéciales témoignaient que, le 4 avril, l'aviation syrienne avait pris pour cible le lieu d'une rencontre d'islamistes», assure-t-il dans son article.
La vraie cible
Seymour Hersh assure que l'un des conseillers de l'administration Trump lui a directement déclaré: «Ce n'était pas une attaque chimique. C'est un mythe».
Agir à tout prix
Il ajoute en outre que lors de la réunion qui a précédé l'attaque aux missiles, les militaires ont cherché à minimiser les conséquences et ont soumis au Président quatre scénarios: absence de toute réaction, attaque contre l'aérodrome, bombardement massif des infrastructures de l'armée syrienne et élimination d'Assad.
Trump a opté pour le deuxième scénario et 59 missiles de type Tomahawk ont été envoyés sur l'aérodrome de Shayrat.
«De A à Z, ça a été un show typique de Donald Trump», écrit le journaliste, se référant à un des conseillers à la sécurité de la Maison-Blanche.
M.Hersh estime que si le Président avait choisi un scénario plus dur, le Conseil de sécurité nationale (NSC) aurait présenté sa démission.
Opération de camouflage