Les 13 conditions énoncées au Qatar par les pays membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) qui réclament notamment que Doha rompe ses relations avec l'Iran, présentent un danger pour l'Arabie saoudite, l'auteur de cette initiative, a déclaré vendredi à Sputnik Sabbah Zanganeh, ex-conseiller du ministre iranien des Affaires étrangères et ambassadeur iranien auprès de l'OCI.
«L'Arabie saoudite est derrière ces 13 conditions. Cela ne profite à aucun autre pays. Les pays arabes membres de l'OCI ont des relations amicales avec l'Iran […]. L'ultimatum lancé au Qatar présente des risques importants pour l'Arabie saoudite. Tôt ou tard, il y aura des preuves irréfutables du soutien politique, idéologique, financier, logistique et militaire que l'Arabie saoudite accorde aux terroristes, et cette information sera publiée», a indiqué M.Zangaheh.
«Si ces accusations étaient prouvées, la situation prendrait une toute autre allure», a-t-il noté.
L'OCI «a tort de croire que les pressions politiques sur le Qatar et le blocus économique imposé à ce pays soient capables» d'influer sur Doha, le poussant à rompre les relations avec l'Iran ou à payer des compensations, a ajouté M.Zanganeh.
«Cela ressemble à du racket de la part de l'OCI et au retour à l'époque de l'ignorance préislamique», a noté le diplomate.
Selon lui, Téhéran continuera d'accorder une aide humanitaire au Qatar tout comme il le ferait pour n'importe quel autre pays, même pour l'Arabie saoudite.
«L'Iran viendra en aide à n'importe quel pays visé par un blocus, même si le peuple saoudien se trouve dans une situation humanitaire difficile suite à un blocus imposé par ses voisins. C'est un principe immuable pour l'Iran», a-t-il affirmé.
L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques, ainsi que toutes les liaisons terrestres, aériennes et maritimes avec le Qatar, l'accusant de soutenir les organisations terroristes et de déstabiliser la situation au Proche-Orient. Le gouvernement libyen d'al-Beïda, qui contrôle l'est du pays, ainsi que les autorités du Yémen, des Maldives, de Mauritanie et des Comores ont aussi annoncé la rupture de leurs relations avec Doha. Djibouti et la Jordanie ont quant à eux abaissé le niveau des relations diplomatiques avec le Qatar et le Sénégal, le Niger et le Tchad ont rappelé leurs ambassadeurs à Doha.
Le sultanat d'Oman et le Koweït sont les seuls pays membres du Conseil de coopération du Golfe à avoir refusé de rejoindre le blocus.