«L’avion syrien abattu est une chance pour Ankara de restaurer un dialogue avec Damas»

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Dans un entretien accordé à Sputnik, le journaliste turc Mehmet Ali Güller et Oytun Orhan, expert du centre d’études stratégiques pour le Moyen Orient, ont commenté la situation autour de l’avion et du drone syriens abattus par les forces de la coalition menée par Washington. Et la Turquie aurait une carte à jouer.

La destruction d'un Su-22 syrien le 18 juin au sud de la ville de Raqqa et d'un drone syrien le 20 juin près d'Al-Tanf, dans le sud de la Syrie, par l'aviation de la coalition anti-Daech dirigée par les États-Unis pourrait être l'occasion pour la Turquie d'instaurer un dialogue avec Damas, a fait savoir à Sputnik le journaliste turc Mehmet Ali Güller.

«La Turquie doit considérer les récents événements en Syrie comme une possibilité de se rapprocher de Damas et de prendre les mesures nécessaires dans cette direction», a déclaré Mehmet Ali Güller.

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L'interlocuteur de Sputnik a également souligné que la destruction de l'avion et du drone syriens illustrait parfaitement l'intention des autorités américaines de faire tout leur possible pour atteindre leur objectif, qui est de redessiner la Syrie.

En outre, selon lui, on peut considérer une telle initiative «comme un message à la Turquie».

«Le principal objectif des États-Unis est de déployer les formations des milices kurdes YPG [Unités de protection du peuple, ndlr] sur le territoire au sud de l'Euphrate. Et leur but ultime est de couvrir la distance entre Deir ez-Zor et l'Irak», a expliqué Mehmet Ali Güller.

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Il a ajouté que la tâche fondamentale de l'opération militaire Bouclier de l'Euphrate menée par Ankara était, quant à elle, d'empêcher les milices kurdes d'autodéfense de se déployer à l'ouest et au sud de l'Euphrate. C'est pourquoi, selon le journaliste, la Turquie doit rejoindre l'alliance Russie-Syrie-Iran, qui s'oppose à l'opération conjointe des États-Unis et des milices kurdes des YPG.

«Si la Turquie le fait, elle sera capable de maintenir l'intégrité territoriale de la Syrie et d'éliminer la menace pour sa propre sécurité nationale», a révélé l'interlocuteur de Sputnik.

Pourtant, selon lui, même si Ankara a tenté jusqu'à présent de réparer les relations avec la Russie et l'Iran, «il y a toujours une barrière liée à l'absence de coopération avec Damas».

D'après Oytun Orhan, expert du centre d'études stratégiques pour le Moyen Orient, il est essentiel pour la Turquie d'appuyer la coopération avec la Russie en Syrie afin d'affronter la politique américaine qui menace son integrité territoriale.

«À l'époque, la Turquie avait insisté sur l'opération conjointe avec le gouvernement américain visant à libérer Raqqa. Pourtant, les États-Unis ont préféré coopérer avec les YPG. Et pour la Turquie, les YPG sont une branche du Parti des travailleurs du Kurdistan», a indiqué M. Orhan.

Selon lui, cela veut dire qu'en cas d'affrontements dans l'est de la Syrie, la Turquie optera probablement pour une étroite collaboration avec la Russie et non pas avec les États-Unis, qui resserrent leurs liens avec le les YPG, groupe considéré comme terroriste par la Turquie.

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