Offrir l'asile à Assange serait «iconoclaste par rapport au centre de gravité US-UK»

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Dans une interview accordée à Sputnik, le politologue Christophe Ventura se prononce sur le dossier Assange à la lumière de la victoire d’Emmanuel Macron aux élections présidentielles.

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Pamela Anderson demande à Macron d’octroyer l’asile à Assange
Cela fait déjà cinq ans que Julian Assange est reclus à l'ambassade d'Équateur à Londres, où il s'est réfugié le 19 juin 2012. Bien que la Suède ait abandonné fin mai ses poursuites pour viol, le fondateur de WikiLeaks est toujours menacé d'être arrêté sur-le-champ par la police britannique.

Il redoute, s'il sortait de l'ambassade, d'être extradé vers les États-Unis pour être jugé pour les révélations faites par son site Internet. Quel bilan tirer de ces cinq années, quelles perspectives? Christophe Ventura, professeur à l'Université Paris VIII et journaliste au Monde diplomatique, a confié à Sputnik ses pronostics à ce sujet.

À l'en croire, Julian Assange paie de sa liberté le prix de son combat, mais son cas pourrait être en train d'avancer:

«Néanmoins, la justice suédoise admet que Julian Assange doit recouvrer la liberté. Et à l'heure où nous parlons, des pourparlers assez avancés ont lieu entre lui, ses avocats et les autorités britanniques. Aujourd'hui était annoncée une déclaration spéciale de sa part, mais elle est reportée car il ne veut pas mettre en péril ces discussions pour trouver une solution juridique à sa sortie de l'ambassade.»

 

Cependant, poursuit-il, une telle remise en liberté pourrait cacher des écueils très dangereux:

«La toile de fond, c'est qu'une fois levée l'hypothèque suédoise puis britannique, se joue la question de l'extradition vers les États-Unis, où Julian Assange serait en grand danger. Si les États-Unis parvenaient, par des biais juridiques, à le faire venir, il serait traité comme un terroriste ou un traître, ou en tout cas comme quelqu'un qui est "une menace pour la sécurité nationale", pour reprendre les termes du nouveau directeur de la CIA Mike Pompeo.»

En France, une large partie de la population, notamment de gauche, est toutefois favorable à accueillir Julian Assange. On se souvient du soutien manifesté par Christiane Taubira ou Jean-Luc Mélenchon, mais François Hollande n'est jamais passé à l'acte. Or, Emmanuel Macron, malgré les MacronLeaks et les déclarations provoquantes de Julian Assange, pourrait-il faire le pas définitif?

«À ma connaissance, Emmanuel Macron ne s'est jamais exprimé de manière avancée sur le cas Assange. Aujourd'hui, rien n'indique qu'il envisage de lui accorder l'asile. Néanmoins, Pamela Anderson, la compagne de Julian Assange, a invité Emmanuel Macron à la rencontrer cet été pour aborder la question. Mais on doute qu'Emmanuel Macron prenne des décisions iconoclastes par rapport au centre de gravité américano-britannique». 

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