Calais: des migrants et des associations poursuivent l’État en justice

© AFP 2024 Philippe HuguenCalais
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Onze associations dénoncent une répression devenue «beaucoup plus grande depuis l’élection d’Emmanuel Macron» et appellent les autorités à respecter les droits fondamentaux des gens obligés de fuir leurs maisons et de venir à Calais. Les explications dans une interview à Sputnik de Maya Konforti, secrétaire de l’association L’Auberge des migrants.

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«Enjoindre les autorités de respecter les libertés et droits fondamentaux» des migrants à Calais: telle est l'intention de onze associations et d'une cinquantaine de migrants qui ont déposé vendredi 16 juin un recours en référé devant le tribunal administratif de Lille.

Elles tirent la sonnette d'alarme pour dénoncer «l'absence totale de prise en charge sanitaire et sociale» des migrants, dont le nombre est estimé à 600 à Calais, ainsi qu'en raison d'«une pression et un harcèlement policier constant».

La secrétaire de l'association L'Auberge des migrants Maya Konforti est intervenue sur le plateau de Sputnik pour évoquer l'objectif et les enjeux de cette procédure.

«Nous voulons forcer l'État à respecter les libertés et les droits fondamentaux des migrants, ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui: le droit d'avoir de l'eau, de se reposer, de manger plus d'une fois par jour (aujourd'hui, nous n'avons l'autorisation de servir qu'un seul repas par jour), le droit de ne pas être gazés, harcelés en plein milieu de la nuit, le droit de l'information à l'asile, qui n'existe plus du tout», a-t-elle indiqué.

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Elle dénonce également l'objectif des pouvoirs publics qui consiste à «écraser le problème et le faire disparaître en mettant la pression sur les réfugiés et les associations, pour les dissuader de venir». Pourtant, ce scénario ne mènera selon elle à rien car «les gens sont à Calais pour passer en Angleterre, donc cela durera tant que Calais sera à côté de l'Angleterre.»

Maya Konforti précise notamment que comme le référé est une procédure d'urgence, la réponse des juges ne se fera pas attendre. L'association a d'ailleurs eu déjà saisi la cour par le passé. L'Auberge des migrants a ainsi gagné le dernier procès qui a eu lieu en mars et portait sur la distribution de nourriture.

Pourtant, l'affaire est cette fois plus grave:

«Là on remet le paquet encore plus fort, puisque la répression est beaucoup plus grande depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb serre vraiment la vis, en particulier depuis le 1er juin.»

Jacques Toubon, le Défenseur des droits, s'est personnellement rendu sur les lieux et a jugé de ses propres yeux de la situation dans laquelle se trouvent les migrants. M. Toubon a ensuite publié un rapport sur ce sujet.

«On est très contents que le Défenseur des droits soit venu observer la situation par lui-même. Il a pu voir sur le terrain ce qui se passe vraiment et parler avec les associations et les personnes qui subissent cette répression, et il a été très touché. Donc ce n'était pas un rapport d'associations "qui disent que", c'était un rapport de témoin», a-t-elle conclu.

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