En exclusivité pour Sputnik, Oliver Stone explique que son interview de Vladimir Poutine lui a permis de comprendre «ce que la Russie pensait de la situation dans le monde». «Très poli, très circonstancié», voici l'image du Président russe qui est restée dans la mémoire d'Oliver Stone. D'après lui, «une certaine alchimie s'est créée» entre lui et Poutine, ce qui a certainement contribué à cet entretien «sans filtre».
En 20h de tournage, le réalisateur américain Oliver Stone et le protagoniste de son nouveau documentaire, Vladimir Poutine, ont réussi à évoquer de nombreux sujets, en commençant par la lutte contre le terrorisme international, jusqu'à la politique intérieure russe. À la question de savoir s'il s'attend à ce que son film soit critiqué en Amérique, M.Stone répond que «c'est une chose inévitable»:
«C'est mon travail d'être critiqué par l'un ou par l'autre. […] Indépendamment de ce qu'on écrit à ce sujet, personne ne dira de toute façon que c'est grandiose. Mais c'est un film important. […] Il est important de le montrer en Amérique. Beaucoup de gens le verront et diront: «Après tout, il n'est peut-être pas aussi méchant».
Le documentaire est d'autant plus important car, selon M.Stone, «il n'y a jamais eu autant de critiques contre le Kremlin, contre le dirigeant russe», ce qui, ajoute-il, l'«inquiète beaucoup».
«Nous avons tourné 20 heures de vidéo pour créer un film unique de quatre heures, qui restera d'actualité pendant de longues années sur de nombreuses questions en tant que modèle de documentaire politique sur un leader qui a la confiance du pays et sur sa manière de lutter contre le chaos et le conflit».
En parlant des relations russo-américaines qui «traversent actuellement une période dramatique», M.Stone évoque la question du déploiement d'armes nucléaires par les États-Unis et estime que «les gens ne comprennent pas que quand l'Amérique déclare qu'il s'agit de missiles défensifs, c'est faux»:
«Ce sont des missiles défensifs très dangereux. Ils peuvent être transformés en armes offensives en une nuit. Or les Russes, qui en cas de lancement de missile, se retrouvent à quelques minutes d'une catastrophe, ignorent s'il s'agit d'armes offensives ou défensives.»
Y-a-t-il un avenir optimiste pour les relations russo-américaines? Il est important de comprendre qu'il faut fournir des efforts pour parvenir à la paix, estime M.Stone. Et de conclure:
«M.Poutine est clairement prêt au dialogue. Il a toujours dit: «aussi pessimiste que vous le soyez, il existe toujours un espoir».