« Face à la liberté d'informer, le nouvel exécutif fait le choix de la tentative de pression, de la répression judiciaire et du procès d'intention », déplorent dans ce texte une vingtaine de sociétés de journalistes (SDJ), notamment l'AFP, Alternatives économiques, BFMTV, Les Échos, Europe 1, L'Express, France 2, la rédaction nationale de France 3, ou Libération, pour n'en nommer que quelques-unes.
La semaine dernière, « deux ministres ont envoyé des signaux extrêmement préoccupants quant à la manière dont ils conçoivent l'indépendance des médias et la protection des sources, ou plutôt leurs limites », soulignent les SDJ.
Vendredi, le ministère du Travail a porté plainte contre X pour vol et recel de documents à la suite de la publication dans Libération d'informations présentées comme des pistes de la future réforme du code du travail. Le gouvernement assure que la plainte ne vise pas Libération mais le fonctionnaire à l'origine de la fuite. Le syndicat SNJ-CGT y a vu pour sa part « un signal envoyé à la profession pour la museler ».
« Il est inacceptable que des journalistes puissent, en démocratie, être considérés comme pénalement suspects de n'avoir fait qu'une chose: leur métier ».
Pendant sa campagne électorale, Emmanuel Macron avait déclaré que son QG avait subi des attaques auxquelles la Russie aurait été mêlée. Pourtant, le fondateur d'En Marche! n'avait alors fourni aucune preuve attestant de cette implication. En outre, le QG d'Emmanuel Macron, alors candidat à la présidentielle, a accusé les médias russes RT et Sputnik d'implication dans la diffusion des informations selon lesquelles l'homme politique posséderait un compte bancaire aux Bahamas. Sputnik a qualifié ces allégations de fausses, quant à Mme Simonian, elle a souligné que le porte-parole de M. Macron n'avait pas réussi à fournir un seul exemple de diffusion de fake news par les médias russes.
En outre, lors d'une rencontre avec Vladimir Poutine à Versailles, Emmanuel Macron a déclaré que Sputnik et RT diffusaient de fausses informations. Margarita Simonian a alors rétorqué qu'aucune preuve qui puisse appuyer les déclarations hostiles d'Emmanuel Macron à l'égard de Sputnik et RT, n'existait. Pour sa part, Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, a qualifié ces accusations de « produit de la campagne anti-russe déclenchée à l'époque de l'administration Obama et qui par inertie s'est répandue dans d'autres pays, notamment en Europe ».