La politique des États-Unis au Proche-Orient peut être qualifiée d'« aventure » qui a déjà coûté au pays 16 000 milliards de dollars (14 179 mds d'euros) sans lui apporter aucun dividende, a relevé dans une interview accordée à Sputnik Doğu Perinçek, président du Vatan (Patrie), parti non représenté au parlement turc.
« Essayant de compenser l'affaiblissement de leurs positions dans la région, les États-Unis s'enlisent de plus en plus dans le bourbier des contradictions. En soutenant les Kurdes et leur idée d'un État indépendant, les Américains s'appliquent à réaliser leur plan de création d'un deuxième Israël. Quoi qu'il en soit, ce plan est voué à l'échec, car la Turquie, l'Iran, la Russie et l'Irak y sont opposés », a souligné l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que dans ces circonstances, les démarches de la Turquie sur la scène internationale revêtaient une importance grandissante.
« Ankara a déjà établi la coopération avec Moscou, et maintenant, la Turquie doit tendre une main amicale à la Syrie pour s'opposer de concert aux agissements des États-Unis », a insisté M. Perinçek.
Évoquant la crise autour du Qatar, l'interlocuteur de Sputnik a souligné que ce n'était que le reflet de la polarisation, voire de la confrontation, à l'œuvre dans le monde contemporain.
« Les États-Unis ont dressé l'Arabie saoudite et plusieurs autres pays du Golfe contre le Qatar, mais des forces telles que la Turquie, la Russie et l'Iran s'y opposent. En contrepoids au bloc atlantiste, un puissant front eurasiatique s'est formé. Aussi a-t-on tout lieu d'affirmer que les États-Unis ont déjà perdu cette bataille », a conclu M. Perinçek.