Avec 7 882 candidats, soit 14 prétendants en moyenne pour chacune des 577 circonscriptions législatives françaises, le choix s'est avéré très difficile pour les Français qui ont été appelés à se rendre aux urnes ce dimanche 11 juin pour le premier tour des élections législatives.
Quels résultats?
Les Républicains et leurs alliés seraient ainsi qualifiés de première force d'opposition, avec une centaine de députés, devançant le Parti socialiste, La France insoumise, le Parti communiste et le Front national.
Après le dépouillement des bulletins de vote de 92 % des urnes, l'alliance La République en marche-MoDem obtient 31,98 % des voix, se plaçant devant le bloc LR/UDI/Divers droite (21,67 %), le PS et ses alliés (9,52 %), La France insoumise/PCF (13,58 %), et le FN (13,76 %).
Néanmoins, malgré ce résultat favorisant LREM, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a affirmé que « rien n'était encore gagné » et qu'il faudrait « rester mobilisé » pour le second tour qui aura lieu dimanche prochain.
Une abstention record
Le taux d'abstention a établi un nouveau record depuis 1958, année des premières législatives de la Ve République, selon le ministère français de l'Intérieur.
« Vers 22h45, sur 91,3 % des bureaux de vote, la participation s'élève à 48,7 %, ce qui signifie que plus d'un électeur sur deux n'est pas allé voter. Cette donnée doit nous interroger », a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, cité par l'AFP.
Selon les instituts des sondages, l'abstention atteindrait 50 % selon l'Ifop, 50,4 % selon Elabe, 51 % selon Kantar Sofres-onepoint, 51,2 % selon Ipsos Sopra Steria, contre 42,78 % au premier tour de 2012, précédent record.
Les grandes personnalités politiques qualifiées pour le second tour
De son côté, la présidente du Front national Marine Le Pen se qualifie pour le second tour des législatives avec 46,02 % des voix, d'après les données du ministère français de l'Intérieur. Au second tour elle affrontera la candidate de La République en marche Anne Roquet.
Ambiance pacifique et sécurité renforcée le jour des élections
Ainsi, environ 50 000 policiers et gendarmes, auxquels s'ajoutent les militaires de l'opération « Sentinelle », ont été engagés pour assurer la sécurisation de près de 67 000 bureaux de vote, a indiqué un communiqué de presse de M. Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, en date du 8 juin 2017.
Par ailleurs, le communiqué relate que « dans chaque département, sous l'autorité du préfet, un important travail d'analyse et de coordination a été réalisé dans le cadre des états-majors de sécurité (EMS) avec les responsables de la police et de la gendarmerie nationales afin de préciser les modalités locales d'action ».
Malgré tous ces dispositifs de sécurité, les Parisiens n'ont rien changé à leurs habitudes: ceux qui ont déjà voté se sont rendus dans les parcs ou sont partis à la campagne pour profiter du beau temps et du soleil.
Des anomalies dans plusieurs bureaux de vote
Quelques anomalies ont été constatées ce dimanche lors du premier tour des législatives.
Ainsi, Jean-Rémi Baudot, journaliste pour la chaîne de télévision BFMTV, a signalé que plusieurs bulletins de vote manquaient dans le bureau 50 de la 16e circonscription de Paris.
En outre, à Vincelles, village de 337 habitants de Saône-et-Loire, les bureaux de vote n'ont pas reçu suffisamment de bulletins pour certains candidats.
« Il y avait cinq candidats pour lesquels on avait entre 15 et 20 bulletins au lieu de 367. […] On va faire la chasse dans les isoloirs aux bulletins qui sont laissés par les électeurs », a déclaré le maire Gérard Jouvenceau à RTL.
À peu près la même situation a eu lieu à Port-de-Bouc en Provence.
«Grosse surprise pour les candidats aux élections ce matin. À l'ouverture des bureaux de vote de Port-de-Bouc, aucun bulletin réglementaire n'était disposé sur les tables. La ville de Martigues a envoyé 1 000 bulletins résiduels en urgence pour que le vote puisse commencer», a relaté le quotidien La Provence, informant que «les candidats ont dû également se procurer les bulletins de vote auprès de la sous-préfecture qui disposait d'un stock de rechange».