Le lendemain du premier tour des élections législatives, les médias mainstream rivalisent de louanges à La République en Marche! (LREM). Pourtant, le même évènement en Russie en 2016 avait été largement contesté par ces mêmes médias. Examinons la situation plus en détail.
Le 18 septembre 2016, le parti au pouvoir la Russie Unie obtient 54,2 % des voix, soit 343 sièges des 450 de la Douma d'État, Chambre basse du Parlement russe. 47,8 % des électeurs se sont rendus aux urnes. Cependant, les deux évènements présentant les chiffres comparables ont été différemment couverts par les journalistes.
Voilà donc le message des médias centraux:
« Un succès qui s'explique par le fait que le président (Emmanuel Macron, ndlr) est "monté en première ligne", en faisant campagne en France ou en étant actif sur la scène internationale, donnant de la voix face à Donald Trump ou Vladimir Poutine », explique un politologue cité par le journal 20 Minutes.
«De la tête et des épaules», en Une de @20Minutes #legislatives2017 https://t.co/547A0TBZgl pic.twitter.com/JUq2FX1FiQ
— Philippe Berry (@ptiberry) 12 июня 2017 г.
« Abstention partout, opposition nulle part », « Le surprenant retour en force d'une Ve République », peut-on lire dans Libération.
A la une de Libération ce lundi: Législatives, l'OPA https://t.co/pob739SOYR pic.twitter.com/h4pyb5XuT4
— Libération (@libe) 11 июня 2017 г.
« Qui l'eût cru? Qui l'eût dit? Une formation politique qui n'existait pas il y a deux ans est donc en passe de rafler une insolente majorité à l'Assemblée nationale, bouleversant du même coup un paysage politique que l'on a longtemps pensé immuable », estime Paul-Henri du Limbert interviewé par Le Figaro.
Le succès de LREM « lui garantit une majorité écrasante pour étaler sa volonté sur une nation, voire sur un continent, désirant un changement ». « Donc, il semble que les électeurs ont adhéré de manière écrasante au style de leadership de Macron pour la France, l'Europe et peut-être toute l'Alliance atlantique », lit-on dans un article de CNN.
En même temps, la Russie Unie « s'est assurée le 18 septembre une écrasante majorité à la Douma, où les mécontentements de la population seront peu entendus », d'après La Croix.
« Ombre au tableau toutefois pour le Kremlin: la faible participation, signe qu'une partie des Russes ont boudé le scrutin ou qu'ils le considéraient joué d'avance », souligne l'auteur d'un article de 20 Minutes.
« Avec plus des deux tiers des députés, le Kremlin aurait un contrôle sans précédent de la Douma et pourrait faire adopter encore plus facilement des révisions constitutionnelles », prévient Le Monde.
« Pendant ce temps, à long terme, cela ne présage rien de bon à ce système autocratique construit par M. Poutine », s'inquiétait The Washington Post.
Vous avez dit « deux poids, deux mesures »?