Dans un commentaire à Sputnik, l'ex-ambassadeur turc à Washington s'est dit préoccupé par les dernières affirmations du Président Recep Tayyip Erdogan concernant l'envoi de militaires turcs au Qatar. Selon M. Logoglu, Ankara devrait agir plus soigneusement et subtilement dans cette affaire afin de ne pas créer un précédent dangereux pour l'avenir. De plus, il n'exclut pas la possibilité que Doha demande à la Turquie de protéger son territoire.
« La rhétorique des déclarations du Président Erdogan et du Premier-ministre Yildirim exprime non seulement la volonté de la Turquie de soutenir le Qatar, mais aussi leur protestation contre les pays qui s'y opposent. Bien sûr, la Turquie ne peut pas rester indifférente à l'égard de la crise qui a éclaté autour du Qatar. Cependant, Ankara ne doit pas faire de mouvements brusques et de déclarations téméraires sur cette question », a déclaré le diplomate turc.
« La situation à l'avenir dépend des mesures qui seront prises par les parties en conflit, à savoir l'Arabie saoudite, les États-Unis et l'Iran. Je ne pense pas que cette crise va se transformer en confrontation ouverte. Cependant, j'ai des préoccupations, à la suite des tensions actuelles, la situation pourrait être similaire à celle qui s'est produite en Irak », a-t-il conclu.
Vendredi 9 juin, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a signé la loi permettant le déploiement de troupes sur la base d'Al-Rayan au Qatar, adoptée auparavant par le parlement. Cela implique une augmentation du contingent de l'armée turque basé au Qatar de 94 à 600 personnes.
Ankara entretient des rapports privilégiés avec Doha, notamment dans les domaines économique et militaire, tout en gardant de bonnes relations avec les autres monarchies du Golfe. Plus tôt dans la semaine, le Président turc avait critiqué les sanctions imposées à l'encontre du Qatar, indiquant que son pays entendait développer ses relations avec Doha.