Cependant, à en juger par les sondages, la majorité de la population s'oppose à cette adhésion. Le chef du parti Nouvelle démocratie serbe et le représentant du Front démocratique regroupant les principales forces d'opposition du pays, Andrija Mandic, a accordé une interview pour évoquer la raison de la crise diplomatique entre la Russie et le Monténégro, la situation politique intérieure et le référendum prévu sur la présence du pays au sein de l'Otan.
- Les relations entre la Russie et le Monténégro traversent une époque difficile. Podgorica a élargi les sanctions individuelles contre les politiciens russes. Comment faut-il le prendre?
Les élites dirigeantes exécutent inconditionnellement toutes les directives des politiciens occidentaux. Quand arrive le signal de décréter des sanctions, elles le font sans réfléchir. Après tout, elles n'agissent pas dans l'intérêt de leur propre population, mais dans l'intérêt de pays tiers en poursuivant leurs propres fins. Du point de vue économique, c'est avant tout le Monténégro qui sera affecté par les sanctions.
— De facto le pays est au bord d'"affrontements civils". Encore en 2006, quand était organisé un référendum très douteux sur l'indépendance, le Monténégro était au seuil d'une crise (55,5% ont voté pour l'indépendance, 45,5% étaient opposés à la destruction de l'union étatique avec la Serbie). Sur fond de décision des autorités d'adhérer à l'Otan et de décréter des sanctions antirusses cette division n'a fait qu'augmenter dans la société. De plus, le régime au pouvoir a commencé à utiliser des méthodes plus fermes vis-à-vis de l'opposition. On n'aurait pas pu imaginer des répressions contre l'opposition en 2006. Désormais c'est devenu une routine quotidienne.
- Malgré cela, le parti démocrate des socialistes de Milo Djukanovic reste au pouvoir depuis des années.
— Le secret du pouvoir de Djukanovic réside dans l'important soutien apporté par Washington et des puissances européennes. Bien que de nombreux politiciens, y compris l'ex-premier ministre Milo Djukanovic, soient impliqués dans la falsification des élections et dans l'activité criminelle, le soutien de ce pouvoir par les pays occidentaux ne faiblit pas. Quand il y a plus d'un an au parlement se déroulait le vote de confiance au gouvernement, des diplomates américains faisaient ouvertement pression sur une partie de l'opposition en exigeant de soutenir le gouvernement de Djukanovic. La violation des droits civils élémentaires au Monténégro ne gêne pas Washington, car les USA veulent obtenir dans les Balkans un nouvel Etat fantoche.
- Si l'opposition arrivait au pouvoir en 2018, quelles seraient ses démarches en politique étrangère?
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.