Mais au fil du temps, poursuit M. al Dafiri, il est devenu clair qu'elle accordait trop d'attention aux querelles internes et aux conflits politiques. La chaîne est devenue une excellente plateforme pour de nombreux militants de l'opposition politique.
« On peut évoquer les évènements du Printemps arabe comme les preuves les plus évidentes de l'activité de la chaîne. Différents groupes et opposants ont eu le droit de parler. Cependant, on n'estimait pas ces activistes d'une manière objective. On ajustait les évènements selon un certain modèle auquel ils devaient correspondre. On n'entrait pas dans les détails de l'ordre de choses et des évènements dans les rues ».
Muhammed Fahmi, ancien directeur de la rédaction égyptienne d'Al-Jazeera qui publie les actualités en anglais, raconte que les dirigeants de la chaîne ont trompé leurs employés. Après s'être retrouvé en prison, M. Fahmi a appris que le gouvernement égyptien avait révoqué les licences de travail. Dès qu'il a appris qu'Al-Jazeera collaborait avec les Frères musulmans, il a décidé de déclarer la guerre à cette chaîne :
« Je n'avais jamais vu de chaîne de télévision travailler comme Al-Jazeera. Ils blasphèment le journalisme citoyen en travaillant pour les intérêts d'un groupe précis, soit d'opposition, soit terroriste. Malheureusement, c'est ainsi qu'on couvrait les évènements en Syrie, en Libye, en Irak et dans d'autres pays ».
Muhammed Fahmi a ainsi recruté des juristes afin d'intenter un procès à la chaîne. Selon de nombreux témoignages faits par les anciens employés d'Al-Jazeera et les anciens collaborateurs des ministères qataris, la chaîne suivait les ordres du gouvernement qatari.
Actuellement, trois plaintes ont été portées contre la chaîne.
« Avant que le bureau égyptien d'Al-Jazeera n'ait été fermé en 2013, 10 autres pays ont à plusieurs reprises révoqué la licence de différentes rédactions de la chaîne », a-t-il conclu.
L'analyste et écrivain tunisien Basel Mustafa explique que la chaîne a perdu son autorité, parce qu'elle se permettait de diffuser de faux rapports et des actualités fabriquées. La chaîne est devenue un instrument de promotion des assassinats et des destructions.
D'après l'ancien membre du Conseil de l'Association des journalistes égyptiens et rédacteur en chef du site al Ghad, Ibrahim Mansour, la fermeture des bureaux d'Al-Jazeera est une conséquence directe de la crise autour du Qatar :
« Ce qui se passe aujourd'hui entre le Qatar et l'Arabie saoudite ressemble à une vraie guerre. La raison officielle de la rupture est le soutien au terrorisme, mais elle n'est pas la seule. »
Selon certains médias, l'Arabie saoudite a posé une série de conditions à la paix avec le Qatar. Il est probable qu'Al-Jazeera réduise sa diffusion. Aussi, d'après Khaled Batrafi, journaliste saoudien, afin de résoudre le conflit dans la région, faut-il résoudre la question concernant Al-Jazeera :
« Il suffit de changer la politique de diffusion au lieu de la fermer, puisque les idées diffusées par le biais de la chaîne sont reprises après par des hommes politiques locaux ».
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