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Les économistes ne mangent pas tous des enfants! Rendez-vous chaque semaine avec Jacques Sapir, Clément Ollivier et leurs invités pour égrener les sujets de fond qui se cachent derrière le tumulte de l’actualité.

La loi sur la moralisation de la vie politique «ne servira à rien, comme les précédentes»

Jacques Sapir
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L’affaire Richard Ferrand n’en finit plus de défrayer la chronique. L’opération transparence promise par le nouveau Président est-elle déjà mort-née? Jacques Sapir débattait avec l’avocat Régis de Castelnau, spécialiste de droit public et chroniqueur pour le magazine Causeur.

Le 17 mai, Richard Ferrand devenait le nouveau ministre de la Cohésion des Territoires. Ce proche d'Emmanuel Macron est désormais soupçonné de favoritisme dans une affaire immobilière au profit de sa compagne. Au-delà des faits qui, s'ils ne semblent pas relever de l'illégal, n'en paraissent pas moins profondément immoraux, se pose une question: la prétention affichée par Emmanuel Macron de renouveler largement la politique et d'y apporter nouveauté et probité. C'est donc tout le discours du Président Macron qui peut être mis en doute.

À propos de l'affaire Ferrand, Régis de Castelnau estime qu'il « n'y a pas besoin d'être grand clerc pour constater qu'il y a eu manifestement une connivence, un conflit d'intérêts, peut-être pas pénalement répréhensible, mais en tout cas moralement, évidemment. » Et l'avocat, spécialiste de droit public, d'évoquer ainsi de potentielles suites pénales pour le ministre de la Cohésion des Territoires: « Il est tout à fait possible d'envisager pour l'avenir, si un certain nombre des questions qui sont posées obtiennent des réponses inquiétantes pour M. Ferrand, qu'on débouche sur une procédure pénale. » Ce qui poserait de fait la question de sa démission du gouvernement.

Le projet de loi présenté par François Bayrou va-t-il mettre fin à la multiplication des affaires? L'avis de Régis de Castelnau est tranché: « Cette loi ne servira, par rapport à la moralisation, à rien, comme les précédentes. Quand il y a eu Cahuzac […], on a fait une belle loi, on a créé le PNF, le parquet national financier, qui est devenu une structure totalement asservie au pouvoir exécutif et qui a servi à l'opération Fillon. »

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