Le 17 mai, Richard Ferrand devenait le nouveau ministre de la Cohésion des Territoires. Ce proche d'Emmanuel Macron est désormais soupçonné de favoritisme dans une affaire immobilière au profit de sa compagne. Au-delà des faits qui, s'ils ne semblent pas relever de l'illégal, n'en paraissent pas moins profondément immoraux, se pose une question: la prétention affichée par Emmanuel Macron de renouveler largement la politique et d'y apporter nouveauté et probité. C'est donc tout le discours du Président Macron qui peut être mis en doute.
À propos de l'affaire Ferrand, Régis de Castelnau estime qu'il « n'y a pas besoin d'être grand clerc pour constater qu'il y a eu manifestement une connivence, un conflit d'intérêts, peut-être pas pénalement répréhensible, mais en tout cas moralement, évidemment. » Et l'avocat, spécialiste de droit public, d'évoquer ainsi de potentielles suites pénales pour le ministre de la Cohésion des Territoires: « Il est tout à fait possible d'envisager pour l'avenir, si un certain nombre des questions qui sont posées obtiennent des réponses inquiétantes pour M. Ferrand, qu'on débouche sur une procédure pénale. » Ce qui poserait de fait la question de sa démission du gouvernement.
Le projet de loi présenté par François Bayrou va-t-il mettre fin à la multiplication des affaires? L'avis de Régis de Castelnau est tranché: « Cette loi ne servira, par rapport à la moralisation, à rien, comme les précédentes. Quand il y a eu Cahuzac […], on a fait une belle loi, on a créé le PNF, le parquet national financier, qui est devenu une structure totalement asservie au pouvoir exécutif et qui a servi à l'opération Fillon. »
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