Interrogé par Sputnik sur fond de croissance des menaces terroristes, le membre de la délégation turque au sein de l'Otan et député turc du parti au pouvoir Aydın Ünal affirme que l'Alliance atlantique est «peu efficace» dans la lutte contre Daech.
« L'Otan, qui devrait jouer le rôle crucial dans la résolution de ce genre de problèmes, fait montre de son inefficacité relativement à l'analyse et à la détection des sources de la menace terroriste. De plus, d'un côté, l'Otan affirme mener la lutte antiterroriste, menaçant tous les pays du monde, mais, de l'autre côté, l'Alliance soutient les organisations terroristes au nord de la Syrie […]. C'est pourquoi cette lutte doit porter un caractère plus déterminé », a-t-il déclaré à Sputnik lors de la session de printemps de l'Assemblée parlementaire de l'Otan à Tbilissi.
Ainsi, M. Ünal a reproché à l'Otan de ne pas accorder de soutien à Ankara dans la lutte antiterroriste visant, notamment, le mouvement Gülen et le Parti des travailleurs du Kurdistan.
« Jusqu'à nos jours, l'Otan et l'Union européenne ne nous accordent pas leur soutien [dans la lutte antiterroriste, ndlr] et refusent de comprendre que ces deux organisations terroristes [le mouvement Gülen et le Parti des travailleurs du Kurdistan, ndlr] représentent un danger pour le monde entier », a-t-il déploré, ajoutant qu'Ankara n'arrêtait pas de tirer la sonnette d'alarme sur ces questions.
En outre, le député a évoqué la crise migratoire, particulièrement celle qui concerne les réfugiés syriens. D'après M. Ünal, les exilés syriens provoquent non seulement un déséquilibre démographique à l'intérieur du pays, mais pèsent très lourd dans le budget des pays d'accueil.
« Sur cette question, la Jordanie et la Turquie sont des pays qui sont obligés de payer très cher. Mais, comme on le sait bien, Ankara est restée seule à gérer l'accueil et le financement des migrants. Nous en parlerons avec nos collègues lors de toutes les rencontres internationales. S'il y a une lutte contre les processus migratoires et si les pays entendent se défendre contre les risques migratoires, ce qui concerne, en particulier, les pays de l'Otan, la Turquie aura besoin de beaucoup plus de soutien. Cependant, nous ne voyons pas, malheureusement, de sincérité dans l'approche actuelle de l'Otan sur ces questions », a-t-il conclu.
Quelques jours plus tôt, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a déclaré que les États-Unis souhaitaient que l'Otan rejoigne la coalition anti-Daech. Selon lui, certains membres de l'Otan ne sont pas encore « totalement impliqués dans la lutte contre Daech », mais le dernier attentat à Manchester devrait « renforcer la détermination des alliés ».