Alors que Daech a revendiqué l'attentat de Manchester perpétré par Salman Abedi, originaire de Libye, des analystes turcs, interrogés par Sputnik, estiment qu'il s'agirait d'une sorte de « message adressé au gouvernement britannique ».
« Sur fond de défaite en Irak et en Syrie, Daech a dû choisir de diviser ses terroristes en petits groupes pour effectuer des attentats dans les pays qui renforcent leur moyens pour lutter contre le terrorisme afin de semer le chaos et la panique ainsi que le sentiment d'impuissance auprès du peuple. Cela serait également censé influencer la politique des décideurs au niveau gouvernemental, comme cela a été le cas au Royaume-Uni », a supposé Abdullah Agar, ancien commando des forces armées turques, expert dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme et participant aux opérations militaires en Syrie.
Selon lui, Daech aurait pour but de faire glisser le « centre de gravité » pour influencer le gouvernement dans ses actions contre les terroristes.
« Auparavant, la Turquie avait réussi à conjurer la menace de nombreuses attaques terroristes. Daech ne fera que renforcer sa politique de terreur dans les pays qui font pression sur les djihadistes. Ainsi, en ce moment, on peut voir une augmentation du nombre d'attentats à Bagdad. Cette organisation terroriste essaie de renforcer son influence dans tous les pays qui la menacent », a-t-il souligné.
D'après M. Agar, la résolution du problème « ne réside pas dans l'utilisation massive d'armes mais dans la neutralisation des facteurs qui alimentent Daech à l'intérieur ».
« Si on ne le fait pas, l'organisateur terroriste ou bien ses successeurs vont continuer leur activité », a-t-il fustigé.
Accusant les forces régionales ainsi que les puissances mondiales d'avoir des frictions au sujet de la politique régionale, M. Sakman insiste sur le fait que cela permet à toute organisation terroriste de conquérir des zones, les soumettant à son contrôle. Une unification des politiques serait une condition indispensable pour contrer le terrorisme, selon l'expert.
« L'échange d'informations de renseignement dans le cadre d'un objectif commun serait un instrument efficace dans un premier temps. Un autre élément nécessaire est l'opposition à la diffusion de la propagande, cette source du terrorisme, et la destruction de son influence », a-t-il affirmé.
Ainsi, prônant la force d'un pouvoir centralisé, M. Sakman a déclaré que pour voir la situation se stabiliser « chaque région devrait être conduite par un dirigeant fort ».
« Pour qu'une organisation aussi puissante que Daech, utilisant dans ses objectifs la religion, perde sa force, les pays non-musulmans doivent affaiblir l'islamophobie. Dans leurs régions et au-delà de leurs frontières, le nombre de représentants musulmans doit augmenter, ainsi que le niveau de leur compétence », a-t-il ainsi conclu.
Le lendemain de cette attaque, le gouvernement britannique a décidé de relever le niveau d'alerte terroriste à « critique ».
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