Erdogan est reparti bredouille de Washington

© REUTERS / Vasily FedosenkoRecep Tayyip Erdogan
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Après la visite de Recep Tayyip Erdogan aux États-Unis et sa rencontre avec Donald Trump, on a bien compris que Washington n’entendait pas accéder aux revendications d’Ankara, a estimé dans un entretien avec Sputnik le politologue turc Ilham Uzgel, commentant l’état actuel des relations américano-turques.

La Turquie a exigé des États-Unis qu'ils renoncent à armer les milices kurdes syriennes YPG, considérées par elle comme « terroristes », extradent le prédicateur religieux Fethullah Gülen et libèrent l'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab, a rappelé à Sputnik Ilham Uzgel, spécialiste des relations internationales.

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« La satisfaction de ces trois revendications est impossible à présent, la Turquie n'ayant rien à proposer aux États-Unis en échange. Quant à l'opération de Raqqa, les Américains entendent la mener conjointement avec les Kurdes, montrant ainsi qu'ils n'ont pas besoin du concours turc », a déclaré l'interlocuteur de l'agence.

Et de préciser que la Turquie n'avait rien obtenu des États-Unis, alors que les États-Unis n'avaient rien demandé à la Turquie.

Selon l'expert, Washington a depuis longtemps clairement exprimé sa position concernant l'armement des milices kurdes, notamment par ses actions en Syrie.

« Ce processus d'armement se poursuit déjà depuis longtemps, des militaires américains y mènent des consultations et livrent des armes. Pour les États-Unis, cette question est déjà close, et la Turquie n'a ni suffisamment de possibilités ni de forces pour modifier la politique américaine en la matière », a souligné M. Uzgel.

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Et d'ajouter que, vu sa situation actuelle, Ankara serait de toute évidence contraint d'assouplir sa position face à Washington, tout en optant pour le développement des rapports avec des acteurs tels que la Russie, la Chine et l'Eurasie.

Partenaire stratégique des États-Unis dans la région et deuxième armée de l'Otan, la Turquie a vivement réagi à la récente décision américaine d'armer les milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple kurde), qu'Ankara considère comme la filiale syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), engagé dans une lutte armée contre les forces turques depuis 1984, et redoute que les armes livrées puissent un jour être utilisées par les rebelles du PKK contre son armée.

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«En livrant les armes aux Kurdes, Washington envoie un message à Ankara»

Quant au prédicateur religieux Fethullah Gülen, installé aux États-Unis depuis 1999, il est tenu par Ankara pour responsable de la tentative de renversement du Président Erdogan dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016.

Espérant sans doute un nouveau départ dans les relations turco-américaines, Recep Tayyip Erdogan est toutefois reparti les mains vides de Washington.

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