« C'est une excellente découverte car désormais, nous avons un moyen fiable de répondre à plusieurs questions fondamentales concernant l'histoire précoce de l'humanité et les conditions dans lesquelles vivaient nos ancêtres. De plus, cela souligne le rôle important joué par la vitamine D dans la vie des hommes contemporains », a déclaré Megan Brickley de l'université McMaster de Hamilton ( Canada ).
L'un des aspects les plus intéressants de cette adaptation de l'Homo Sapiens à la vie en dehors de l'Afrique est la manière dont nos ancêtres se sont adaptés à la pénurie chronique de vitamine D.
Ces molécules sont produites par les cellules de la peau sous l'effet des rayons du soleil et jouent un rôle majeur dans la croissance des eaux. Les scientifiques s'intéressent depuis longtemps aux problèmes qu'ont pu éprouver nos ancêtres à peau noire quand ils se sont retrouvés pour la première fois dans le nord « sombre », et cherchent à savoir s'ils en ont souffert étant donné qu'ils passaient la majeure partie de leur temps à ciel ouvert.
Megan Brickley et ses collègues ont trouvé une méthode inédite pour vérifier cette hypothèse en examinant la structure des dents de personnes souffrant de rachitisme. Les spécialistes ont noté que la carence en vitamine D n'affectait pas seulement la croissance des os mais entraînait également l'apparition de couches de dentine à l'intérieur des dents humaines. Les dents des rachitiques, indiquent les anthropologues, contiennent de nombreux points noirs liés aux troubles de circulation de la vitamine D dans l'organisme, et ces défauts permettent d'identifier facilement où a vécu le propriétaire de ces dents et sa migration pendant l'enfance, quand ses dents poussaient.
Comme l'a montré cette comparaison, les différences de nombre de points noirs à l'intérieur du tissu dentaire étaient effectivement liées à une carence en vitamine D. Cette méthode peut donc être utilisée pour analyser les dents d'hommes ancestraux et de nos « cousins » les plus proches comme l'homme de Neandertal ou de Denisova, afin de découvrir leurs conditions de vie et comment ils s'adaptaient à la vie dans le nord, ainsi que pour vérifier la tableau de l'évolution que nous révèlent les études de leur ADN « ressuscité ».