Où vivaient les premiers hommes? On en sait plus grâce à leurs dents

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Des anthropologues canadiens ont découvert un lien inconnu jusqu'ici entre la structure dentaire, la vitamine D et le soleil, qui permet de déterminer de manière assez précise où ont vécu les premiers hommes et leurs ancêtres, et où ils ont pu migrer, indique un article paru dans le magazine Current Anthropology.

« C'est une excellente découverte car désormais, nous avons un moyen fiable de répondre à plusieurs questions fondamentales concernant l'histoire précoce de l'humanité et les conditions dans lesquelles vivaient nos ancêtres. De plus, cela souligne le rôle important joué par la vitamine D dans la vie des hommes contemporains », a déclaré Megan Brickley de l'université McMaster de Hamilton ( Canada ).

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Les représentants de notre espèce vivaient, jusqu'à très récemment, uniquement en Afrique. C'est il y a seulement environ 80-100 000 ans qu'ils ont quitté ce continent chaud et ensoleillé pour coloniser l'Europe, l'Asie et le Nouveau monde. Comme l'indiquent les dernières études génétiques, ces migrations ont notablement modifié l'apparence de ces hommes, les forçant à s'adapter au manque de lumière, au climat froid et à d'autres conditions climatiques austères du nord.

L'un des aspects les plus intéressants de cette adaptation de l'Homo Sapiens à la vie en dehors de l'Afrique est la manière dont nos ancêtres se sont adaptés à la pénurie chronique de vitamine D.

Ces molécules sont produites par les cellules de la peau sous l'effet des rayons du soleil et jouent un rôle majeur dans la croissance des eaux. Les scientifiques s'intéressent depuis longtemps aux problèmes qu'ont pu éprouver nos ancêtres à peau noire quand ils se sont retrouvés pour la première fois dans le nord « sombre », et cherchent à savoir s'ils en ont souffert étant donné qu'ils passaient la majeure partie de leur temps à ciel ouvert.

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C'est encore assez difficile à déterminer car la taille réduite des os et leur déformation n'indiquent pas systématiquement que leur propriétaire était rachitique à cause d'une carence en vitamine D: cette apparence pourrait aussi être due à un accès réduit à la nourriture ou à des maladies génétiques. De plus, certains chercheurs pensent que les hommes ont toujours souffert d'une carence en vitamine D, avant même l'exode d'Afrique, et que c'est seulement après l'apparition de la civilisation que problème a été globalement réglé.

Megan Brickley et ses collègues ont trouvé une méthode inédite pour vérifier cette hypothèse en examinant la structure des dents de personnes souffrant de rachitisme. Les spécialistes ont noté que la carence en vitamine D n'affectait pas seulement la croissance des os mais entraînait également l'apparition de couches de dentine à l'intérieur des dents humaines. Les dents des rachitiques, indiquent les anthropologues, contiennent de nombreux points noirs liés aux troubles de circulation de la vitamine D dans l'organisme, et ces défauts permettent d'identifier facilement où a vécu le propriétaire de ces dents et sa migration pendant l'enfance, quand ses dents poussaient.

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En étudiant la coupe des dents d'hommes ayant vécu en Grèce il y a environ 5 000 ans et pendant l'Antiquité, ainsi qu'au Canada pendant la domination de l'Angleterre, les chercheurs ont comparé le nombre d'anomalies dans leur dentine avec la déformation de leurs os.

Comme l'a montré cette comparaison, les différences de nombre de points noirs à l'intérieur du tissu dentaire étaient effectivement liées à une carence en vitamine D. Cette méthode peut donc être utilisée pour analyser les dents d'hommes ancestraux et de nos « cousins » les plus proches comme l'homme de Neandertal ou de Denisova, afin de découvrir leurs conditions de vie et comment ils s'adaptaient à la vie dans le nord, ainsi que pour vérifier la tableau de l'évolution que nous révèlent les études de leur ADN « ressuscité ».

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