Nouvelle route de la soie: l'Inde boude le forum chinois

© AFP 2024 JUSTIN TALLISNarendra Modi
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Les dirigeants de 30 pays étaient présent au sommet La Ceinture et la Route qui s'est déroulé récemment dans la capitale chinoise.

Selon le site d'information Lenta.ru. Tous les pays d'Asie du Sud, de l'Est et du Sud-Est avaient envoyé leurs représentants, sauf l'Inde. Le premier ministre Narendra Modi a ignoré de manière ostentatoire l'invitation qui lui avait été envoyée, tout comme les autres hauts représentants et hommes d'affaires indiens.Le signal envoyé à Pékin est très clair: New Delhi n'est pas satisfait.

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Ce froid est dû à la destination finale du corridor économique Chine-Pakistan ( CPEC ), projet stratégique censé ouvrir à la Chine un accès direct à l'océan Indien, notamment parce qu'une partie de ce corridor — la route nationale 35 du Karakorum — passe par le territoire de l'État indien Jammu-et-Cachemire occupé par les troupes pakistanaises depuis encore la première guerre indo-pakistanaise de 1948. Le CPEC permettrait aux commerçants chinois de réduire de plus de moitié le parcours vers l'océan en évitant les eaux contestées en mer de Chine méridionale et le dangereux détroit de Malacca.

Pour l'Inde, la mise en service de cette route stratégique du projet La Ceinture et la Route signifie qu'elle devra définitivement dire adieu aux territoires occupés. Le ministère des Affaires étrangères de l'Inde a fermement déclaré: « Aucun pays n'acceptera un projet qui ignore ses intérêts fondamentaux, notamment en matière de souveraineté et d'intégrité territoriale ».

L'Inde n'est pas uniquement préoccupée par cette route à la frontière ouest: la Chine évince de plus en plus l'Inde de l'Asie du Sud-Est, région prioritaire pour la politique étrangère indienne ces dernières années.

Il est difficile de résister au charme de l'argent chinois et des perspectives promises par Pékin. New Delhi met constamment en garde les pays d'Asie du Sud-Est: « Arrêtez, ne prenez pas l'argent chinois car la Chine vous ligotera économiquement, corrompra vos dirigeants politiques et vous poussera dans une position de servitude par la dette, avant d'influencer votre politique étrangère à ses propres fins ».

Mais pour l'instant les pays de la région n'écoutent pas les Indiens. Pendant que New Delhi donne des conseils, la Chine donne de l'argent — et avec lui les perspectives de développement.

Ce qui préoccupe le plus les Indiens reste l'activité chinoise dans l'océan Indien. Le « collier de perles » — considéré par l'Inde comme un réseau de bases et d'avant-postes chinois dans les mers du sud — étrangle de plus en plus le cou de la Mère-Inde.

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La politique chinoise vis-à-vis du Sri Lanka est aussi particulièrement préoccupante: Pékin y investit de l'argent pour financer la construction d'aéroports, de voies ferroviaires, de routes et de ports. La Chine a versé à cet État insulaire une aide militaire de 37 millions de dollars et encore 8 millions de dollars à titre de prêts. Elle a également financé la construction de l'immense Colombo Financial City qui a coûté 1,5 milliard de dollars.

La position intransigeante de Narendra Modi a déjà fait l'objet de critiques aussi bien dans son pays qu'à l'extérieur. Les politiciens et les journalistes avertissent qu'en renonçant à la participation au mégaprojet chinois, New Delhi risque de perdre son rythme de croissance économique et donc de réduire ses capacités politiques. Il ne reste plus qu'à en persuader l'Inde.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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