Estime Andreï Sidorov, responsable de la chaire des organisations internationales et des processus politiques mondiaux à la faculté de politique mondiale à l'université d'État Lomonossov de Moscou (MGU).Le ministère américain de la Justice a nommé l'ex-directeur du FBI Robert Muller au poste de procureur spécial chargé d'enquêter sur la prétendue « ingérence de la Russie » dans l'élection présidentielle aux États-Unis en 2016. Les renseignements américains accusent Moscou d'avoir tenté d'influencer les élections, ce que les autorités russes démentent. Le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a dès le début qualifié ces accusations « d'absolument infondées ».
La destitution est possible
Conformément à la loi américaine, le Congrès peut destituer le président en cas de crimes contre l'État. La Chambre des représentants a déjà destitué deux présidents: Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998. Ces deux présidents ont ensuite été disculpés par le Sénat. Un autre président, Richard Nixon, a démissionné en 1974 face à la menace d'impeachment qui pesait sur lui.
Le congressiste démocrate Al Green a appelé mercredi à destituer le président Donald Trump.
« La décision est manifestement prise contre Trump. On ignore comment se conduira le nouveau conseiller spécial. Je ne pense pas qu'il soit l'homme du président », a indiqué Andreï Sidorov en soulignant que désormais la pression sur Trump allait se renforcer: « L'épée de Damoclès pèsera constamment sur sa tête étant donné que la proposition de sa destitution a été soumise hier ».
Le procès pourrait prendre du temps
« Il faudra observer l'évolution de l'enquête et ses résultats. Ce n'est pas une affaire rapide. Les enquêtes de ce genre, comme on l'a vu par le passé avec la destitution de Bill Clinton, prennent des mois, et toute la procédure de destitution demande un an voire plus. C'est pourquoi il faut voir par où ce procureur commencera, quel dossier il arrivera à composer, puis la réaction de Trump. Elle pourrait être très variable », a noté Valeri Garbouzov.
« Le procureur affichera démonstrativement son désintéressement, il n'a jamais exprimé d'opinions franchement prorusses ou antirusses et ne le fera pas. Au contraire, il soulignera son indépendance et son objectivité. Il mènera sa ligne à partir de cette position », estime l'expert.