La condamnation du réseau social Facebook à une amende de 150 000 euros pour de nombreuses infractions à la loi informatique et libertés serait une nécessité pour « commencer à réfléchir », selon Antoine Lefébure, historien des médias, interrogé par Sputnik.
« Facebook offre un service gratuitement, et s'il ne peut plus utiliser les données des utilisateurs et les revendre, il ferme. Donc il faudrait vraiment des amendes qui montent à 20 % de son chiffre d'affaires […]. 150 000 euros, ce n'est même pas une égratignure », a-t-il déclaré rajoutant que cela coûterait beaucoup plus cher à Facebook d'obtempérer que d'enfreindre la loi.
« Il y a beaucoup de domaines comme la pollution ou la sécurité, où les entreprises décident de payer l'amende plutôt que de suivre la loi », a-t-il également expliqué.
Par ailleurs, le spécialiste fustige la politique de la CNIL qui « ferme les yeux face aux États et même face à des entreprises privées »
« En fait, on se rend compte avec l'exemple de Facebook qu'ils [la CNIL, ndlr] n'ont pas les moyens d'imposer cette protection. Et encore, là ils ont été en contentieux », affirme-t-il indiquant par la suite que « dans chaque entreprises, il y a des gens qui sont agréés secret-défense et qui font leur cuisine. Et ce qui est drôle c'est que le PDG n'est pas agréé… ».
Toutefois, M. Lefébure reste plutôt sceptique sur cette condamnation.
« Ils [la direction de Facebook, ndlr] ont tout de même un cabinet d'avocat assez puissant en France, un cabinet américain […]. Payer c'est aussi reconnaître qu'on a fait une infraction. Là, ils ne reconnaissent même pas l'infraction », a donc relaté l'expert.
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