"La Russie doit rire dans sa barbe en voyant comment les USA se divisent à cause des excuses des démocrates pour expliquer leur défaite aux élections", a écrit le président américain sur Twitter.
Russia must be laughing up their sleeves watching as the U.S. tears itself apart over a Democrat EXCUSE for losing the election.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 11 мая 2017 г.
La présidentielle américaine s'est déroulée le 8 novembre 2016 et bien qu'Hillary Clinton ait obtenu un plus grand nombre de voix, c'est Donald Trump qui s'est imposé avec le soutien d'une majorité de grands électeurs — 304 contre 227.
Ce que disent les démocrates
Les démocrates ont lancé une "offensive" contre le nouveau président presque immédiatement après les élections. Clinton a longtemps gardé le silence mais, début mai, elle s'est également exprimée sur les raisons de sa défaite.
Dans une interview accordée à CNN elle a déclaré qu'elle serait devenue présidente "si les élections avaient eu lieu le 27 octobre", et a accusé de sa défaite le directeur du FBI et le site WikiLeaks.
La lettre du directeur du FBI a été publiée le 28 octobre, à quelques jours du vote. James Comey y annonçait que le Bureau avait découvert de nouveaux documents associés à l'enquête visant Hillary Clinton pour avoir utilisé son courriel personnel alors qu'elle était secrétaire d'État.
Plus tard, avant les élections, Comey avait finalement déclaré que le FBI n'avait pas trouvé de fondements à de nouvelles accusations contre Hillary Clinton. L'affaire avait alors été close définitivement.
De son côté, le site WikiLeaks a publié plusieurs fois la correspondance piratée de Clinton et des membres de son siège de campagne.
La démission de Comey n'a pas aidé
Le mécontentement de Trump était dû à l'enquête du FBI sur les liens de son siège de campagne avec la Russie.
Le 9 mai, Trump a renvoyé Comey — ce qui ne lui a pas permis d'échapper à la critique des démocrates pour autant.
Le mémorandum du ministère américain de la Justice justifiant le renvoi de Comey stipulait que le patron du FBI avait "abusé de ses fonctions", précisément dans l'affaire contre Hillary Clinton.
"Le directeur a usurpé par erreur le pouvoir du procureur général le 5 juillet 2016 en annonçant sa conclusion que l'affaire devait être close sans poursuites", indiquait le document rédigé par le premier procureur général adjoint et secrétaire à la Justice Rod Rosenstein.
"Le FBI a longtemps été perçu comme le principal département d'investigation dans notre pays. Néanmoins, depuis un an, une sérieuse atteinte a été portée à sa réputation et à sa fiabilité, ce qui a affecté tout le ministère de la Justice", a souligné Rosenstein.
Après le licenciement de Comey, Trump a déclaré qu'il comptait sur la gratitude des Américains pour cette décision.
"Comey a perdu la confiance de pratiquement tout le monde à Washington, aussi bien des républicains que des démocrates. Quand l'affaire se calmera ils me remercieront", a écrit le président sur Twitter.
Pour sa part, Comey estime que son départ forcé est dû à son refus d'affirmer sa loyauté absolue envers Trump. Le New York Times écrit que pendant un déjeuner à la Maison blanche en janvier, Comey avait déclaré plusieurs fois au président qu'il ne pouvait compter que sur son "honnêteté".
De nouveaux prétextes de critique
La Maison blanche affirme que la démission de Comey n'a rien à voir avec l'enquête du FBI sur la Russie. Cependant, les démocrates ne sont pas de cet avis.
"Nous savons que le FBI a tenté de savoir si le siège de campagne de Trump s'était mis d'accord avec les Russes, ce qui serait une très grave violation. Pour l'instant le FBI mène une enquête qui s'approche significativement du président. Le procureur général (Jeff) Sessions, qui s'est écarté de l'enquête "russe", a joué un rôle dans le limogeage de l'homme qui était à la tête de cette enquête", a déclaré le chef des démocrates au sénat Chuck Schumer.
"L'ironie, dans le renvoi de Comey, est que cet homme qui a aidé Trump à devenir président était également celui qui aurait pu le faire tomber", a écrit Fallon sur Twitter.
Le départ du directeur du FBI a suscité des regrets chez certains partisans du président également. Par exemple, le sénateur républicain John McCain a ouvertement déclaré être déçu par la décision de la Maison blanche.
"James Comey est un homme honnête, qui a dirigé le FBI dans des circonstances extraordinaires", a noté le républicain.