Des chercheurs russes découvrent la mutation à l'origine de la sclérose en plaques

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Des biologistes russes ont découvert une mutation de l'ADN non codant (ou «ADN poubelle») qui pousse les cellules immunitaires à attaquer le corps, provoquant la sclérose en plaques et d'autres maladies auto-immunitaires. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans le magazine PLoS One.

« Quand le signal transmis par l'interleukine 2 est renforcé ou rompu, cela provoque chez les souris une réaction auto-immunitaire. Chez les individus ayant plusieurs maladies auto-immunitaires, on a également découvert des changements dans le fonctionnement des récepteurs concernés. C'est pourquoi nous nous sommes concentrés sur le gène IL2RA et sur les changements mineurs dans les zones voisines », explique Marina Afanassieva de l'Institut de biologie moléculaire Engelhardt, dont les propos sont rapportés par le service de presse de l'Institut de physique et de technologie de Moscou ( MFTI ).

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L'homme, comme d'autres espèces vivantes, est menacé par plusieurs maladies graves qui ne se développent pas à cause de microbes ou de virus mais de dysfonctionnements du système immunitaire qui forcent ses cellules à attaquer les tissus sains du corps. Parmi ces maladies: la sclérose en plaques, le lupus, le diabète de type 1 et l'arthrite.

Les scientifiques ignorent encore les causes de l'apparition de telles maladies — il existe des raisons approximativement égales de penser qu'il peut s'agit d'une rare conséquence d'infections ordinaires, ainsi que d'un produit de dysfonctionnements dans le travail des gènes et de mutations génétiques. Par exemple, des chercheurs britanniques ont récemment découvert que la sclérose en plaques se développait le plus souvent chez les individus ayant un gène Rab32 particulièrement actif.

Marina Afanassieva et ses collègues ont trouvé un autre mécanisme génétique de développement de la sclérose en plaques en étudiant les mutations à l'intérieur et associées au fonctionnement du gène IL2RA — un élément important du système « ami-ennemi » de l'organisme.

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Les chercheurs expliquent que ce gène est responsable de la fabrication de l'interleukine 2 — une molécule informative importante du système immunitaire envoyant, dans différentes situations, le signal « ne me mange pas » ou « attaque ».

De vastes études génétiques ont montré que les troubles dans le fonctionnement et dans la structure de l'IL2RA étaient liés au développement de maladies auto-immunitaires. Les biologistes moléculaires russes et les généticiens ont décidé de découvrir comment fonctionnait exactement ce lien.

Pour cela, les chercheurs ont sélectionné les six mutations les plus « suspectes » de mutations à une lettre dans l'IL2RA — qui ne se trouve pas dans la partie codante du gène mais à l'intérieur de l'ADN poubelle — et ont vérifié comment ces changements influençaient son fonctionnement.

Les scientifiques expliquent que la structure des parties non codantes de l'ADN n'influence pas la structure de la protéine qui code le gène mais peut contrôler l'activité avec laquelle la cellule le lit et sécrète des molécules de protéine. Par conséquent, les mutations dans la partie non codante de l'IL2RA peuvent réduire significativement ou accroître son activité et rendre la cellule « suspecte » pour le système immunitaire.

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Pour vérifier cette hypothèse, les biologistes ont inséré un « chromosome excédentaire » à l'intérieur des cellules humaines. Le chromosome contenait l'une de ces parties et un gène lié forçant la cellule à produire des molécules de protéine lumineuse. L'idée étant que si ces segments d'ADN non codant changent effectivement la fréquence de « lecture » par la cellule IL2RA, alors la luminosité doit être différente pour une version « normale » et « mutée » des gènes.

Il s'avère qu'une de ces mutations — rs12722489 — affectait particulièrement la « lisibilité » de l'IL2RA. Le remplacement d'une seule lettre dans cette partie du gène réduisait de moitié son activité, ce qui pourrait expliquer pourquoi les porteurs de cette « empreinte » souffrent bien plus souvent de sclérose en plaques et d'autres maladies auto-immunitaires.

Les experts espèrent que les futures études de telles mutations permettront de dévoiler entièrement les causes de la « rébellion » du système immunitaire, qui se met à détruire l'organisme presque aussi activement que les microbes et les virus réels.

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