Ainsi, selon M. Sitnikov, ni Washington, ni Séoul ne disposent actuellement d'informations plausibles sur le nombre de Nord-Coréens prêts à participer au conflit armé en cas de besoin. Il estime que les informations relayées par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap sur la présence de quelque 600 000 soldats ne correspondent pas à la réalité car il ne faut pas oublier six millions de personnes inscrites dans les Gardes rouges des ouvriers et paysans participant régulièrement aux manœuvres.
Ainsi, la Corée du Nord posséderait environ huit millions de militaires capables de se mobiliser très vite en cas du danger.
De plus, d'après le chroniqueur, les affirmations selon lesquelles Pyongyang se concentrerait sur une stratégie d'attaque sont fausses car il renforce ses positions défensives.
« Si les Sud-coréens, appuyés par les États-Unis, essayent d'effectuer une percée en Corée du Sud, ils se heurteront à quatre niveaux de défense. De plus, une garnison spéciale de la défense visant à assurer la sécurité de la capitale et comportant quatre brigades de grenadiers de haut niveau a été mise en place. Elle est prête à combattre jusqu'au dernier soldat », a argumenté M. Sitnikov.
Néanmoins, d'après l'expert, Séoul n'a pas envie non plus d'attaquer, bien qu'il considère que les types anciens d'armes utilisés par Pyongyang lui donnent de bonnes chances de remporter la victoire.
En effet, possédant une armée moins nombreuse, la Corée du Sud a considérablement investi dans les armes et le renforcement de ses fortifications.
Donc, en cas de conflit, Séoul ne pourra présenter qu'environ 500 000 soldats contre huit millions de militants de Kim Jong-un. Et même si le chroniqueur évoque la possibilité pour Séoul de mobiliser 4,5 millions de réservistes âgés de 18 à 35, selon lui, cela ne servira pas à grand-chose car « les soldats de réserve ne gardent leurs acquis militaires que deux ans ».
En outre, M. Sitnikov souligne qu'en cas de guerre, Séoul va mener toutes ses opérations militaires sous le commandement du Pentagone. Selon lui, l'expérience de la guerre en Irak, notamment lors de l'opération à Mossoul, montre que dans les villes tous les avantages des systèmes novateurs diminuent, voire s'effacent complètement.
Enfin, le chroniqueur assure que le déploiement des systèmes THAAD doit être considéré comme un indice que Pyongyang a considérablement avancé dans son ambition de créer des armes nucléaires et des missiles balistiques. Dans le même temps, Séoul n'a presque rien fait pour contrer cette menace.
« En guise de réponse à une attaque aérienne américaine, on peut supposer que Pyongyang effectuera une frappe nucléaire visant le système de défense de la Corée du Sud. Puis il mettra la main sur la capitale. Les Américains craignent que la Corée du Nord puisse leur imposer une guerre urbaine où l'efficacité de l'aviation diminuera considérablement. Et puis le chaos civil fera empirer la situation », a conclu l'expert.
Le 23 avril, un groupe aéronaval américain conduit par le porte-avions Carl Vinson et les destroyers Ashigara et Samidare de la Force maritime d'autodéfense japonaise ont entamé des manœuvres conjointes dans la partie occidentale de l'océan Pacifique, au sud de la péninsule coréenne.
Suivez Sputnik sur Telegram pour ne jamais manquer les actualités les plus importantes grâce à nos sélections du matin et du soir. Pour recevoir les actualités de notre chaîne, il suffit de télécharger l'application Telegram sur n'importe quel smartphone, tablette ou ordinateur puis cliquer sur le lien et appuyer sur « Join »