La rencontre à Sotchi entre les Présidents russe et turc Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan marque une étape très importante dans la coopération économique et politique Moscou-Ankara, a déclaré à Sputnik le politologue de l'Université d'économie et de technologie d'Ankara Toğrul İsmayıl, ajoutant qu'il s'agissait à nouveau de porter à 100 milliards de dollars (90,9 mds EUR) le chiffre d'affaires du commerce.
« Après l'incident avec l'avion, il y avait des problèmes économiques et certaines restrictions d'importation [en Russie, ndlr], dont une bonne partie a été résorbée. […] Quoi qu'il en soit, la Turquie n'a pas acheté moins de gaz ou d'autres hydrocarbures », a relevé l'interlocuteur de l'agence.
Et de souligner que sur des projets tels que la centrale nucléaire turque d'Akkuyu et le gazoduc Turkish Stream, il ne restait que de petits problèmes à régler.
Un autre interlocuteur de Sputnik, le directeur de l'Institut turc des marchés et de la politique énergétiques Volkan Ozdemir, a estimé pour sa part que le sommet russo-turc de Sotchi montrait que Moscou et Ankara seraient en passe de devenir des partenaires stratégiques, se référant notamment à des ententes intervenues entre les deux pays non seulement sur la construction de la centrale nucléaire d'Akkuyu et du gazoduc Turkish Stream, mais aussi sur la livraison de systèmes de défense antiaérienne russes S-400.
« Il s'agit là d'un progrès économique, mais aussi politique qui signifie que la Turquie […] commence à considérer une alternative à l'Otan. Par cela, Ankara montre son intention de se rapprocher de la Russie sur la scène internationale », a noté l'expert.
Insistant sur l'importance des décisions adoptées par la Turquie et la Russie sur la Syrie, M. Ozdemir a affirmé qu'il s'agissait là d'une nouvelle étape dans les relations bilatérales.
« Je suis persuadé que nos deux pays ont beaucoup plus d'intérêts en commun que la Turquie n'a avec l'Europe ou les États-Unis. La poursuite du bon partenariat, dont les bases ont été jetées par l'opération "Bouclier de l'Euphrate" est due en grande partie à l'abandon par la Turquie de sa position visant au départ à tout prix du Président syrien Bachar el-Assad, ainsi qu'à l'arrêt de l'assistance russe aux Unités d'autodéfense », a résumé l'analyste.
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