Des journalistes US partagent leurs impressions sur l'exécution dans l'Arkansas

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L’État américain de l'Arkansas s'empresse d'exécuter la sentence de plusieurs condamnés à mort.

Pour la première fois depuis 17 ans, deux criminels ont été exécutés mardi dernier après une longue période de moratoire sur la peine capitale dans cet État. Pendant les débats sur la légitimité de ce moratoire, les produits servant à l'injection létale ont failli dépasser leur date de péremption. Aussi cyniquement que cela puisse paraître, c'est l'expiration de leur date de validité qui a poussé les bourreaux à se hâter.

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C'est un cas sans précédent dans l'Arkansas: l'État a préparé une série d'exécutions et 8 détenus seront euthanasiés d'ici fin avril. Deux d'entre eux se sont fait administrer hier soir une injection létale.

« Jack Jones était attaché à la civière, son corps était recouvert d'un simple drap à partir du cou. La tête semblait être serrée. Il a continué de parler pendant deux minutes malgré les difficultés qu'il éprouvait à respirer. Il est décédé environ 14 minutes plus tard », témoigne la journaliste Tracey Whitaker.

Le même jour a été exécuté Kenneth Williams — les deux détenus ont été condamnés pour viol et homicide commis au milieu des années 1990. Le cocktail létal de trois ingrédients administré aux condamnés à la peine capitale fait actuellement l'objet de débats dans toute l'Amérique.

Mais pourquoi un tel empressement dans l'Arkansas ? Parce que le 30 avril expirera la date de validité de l'un des composants du mélange létal: le Midazolam.

Les compagnies européennes et américaines ont refusé de fournir des produits d'euthanasie et des poisons. Certains proches des victimes exigent de revenir à la fusillade et à la chaise électrique, plusieurs États ont l'intention d'utiliser de nouveaux produits dans le mélange létal. Les opposants à cette proposition et à la peine de mort n'y voient rien d'autre que des expériences sur des êtres humains.

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Quels que soient les produits, l'homme meurt longtemps et douloureusement. Même juridiquement, cette peine contredit la Constitution américaine, estiment certains avocats. C'est pourquoi tout le monde écoute avec attention ce que disent les témoins invités à assister aux exécutions.

« Quand il a cessé de respirer, une grimace est apparue sur son visage. J'ignore s'il avait mal. Mais son visage s'est légèrement crispé », écrit la journaliste Kelly Kissel. « A 11h54 nous n'étions toujours pas sûrs du fait qu'il respirait encore. Par la suite on a vérifié de nouveau s'il était conscient, et il semble avoir entendu. Il respirait par le nez. Puis il a été examiné au stéthoscope », raconte la journaliste Marine Glisovic.

La prochaine injection dans l'Arkansas est prévue jeudi 27 avril. L'Amérique est le seul pays du G7 à encore appliquer la peine de mort. Sur ce point, les USA se retrouvent dans un groupe inhabituel pour eux avec des pays comme la Chine, l'Iran, le Yémen et la Corée du Nord.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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