Les sanctions américaines contre des scientifiques syriens ne sont rien d'autre qu'une tentative de substituer la punition à l'enquête sur l'attaque chimique ou de ne mener tout simplement aucune enquête, sous le prétexte qu'il n'y a pas de doute sur l'identité du coupable, afirme Konstantin Kossatchev, président de la commission des affaires étrangères du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).
« Nous constatons une fois de plus que les sanctions ne sont pas un instrument permettant d'atteindre un objectif concret, qu'elles sont utilisées pour feindre la détermination (pour usage « intérieur » d'ailleurs), que c'est une tentative de substituer le fait même de la punition à l'enquête ou de renoncer à cette enquête sous le prétexte qu'il n'y a aucun doute sur la culpabilité et sur les coupables », a déclaré lundi aux journalistes Konstantin Kossatchev.
Il a signalé que par rapport aux tirs de missiles, les sanctions personnelles contre les employés d'un centre de recherche scientifique syrien pourraient être considérées comme le « retour de Washington sur un terrain plus ou moins civilisé ».
« Car les restrictions ne sont pas des tirs de missiles », a-t-il précisé.
Selon lui, le communiqué de presse du ministère américain de la Justice signale que les mesures de restriction ont été introduites en représailles contre « l'attaque au gaz sarin à Khan Cheikhoun, en Syrie, perpétrée par le régime du dictateur syrien Bachar el-Assad à sa tête, contre des civils innocents ».
« Ce n'est pas prouvé », renchérit le sénateur.
« Les frappes ont néanmoins déjà été réalisées et les sanctions introduites. En outre, les États-Unis ont fait montre de leur refus total de contribuer à l'enquête sur les lieux de l'incident. Les sanctions n'avaient pas pour mobile la volonté d'atteindre un résultat, ce qui doit servir de base pour toute action raisonnable, elles ont été introduites tout simplement parce qu'il « fallait faire quelque chose ». Dans la politique internationale ce n'est pas une simple erreur, c'est lourd de catastrophes », a conclu M. Kossatchev.
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