L'attaque islamiste des Champs-Élysées révèle les faiblesses de certains candidats à l'élection présidentielle et plus généralement le refus d'affronter la question sécuritaire, a déclaré à Sputnik Éric Delbecque, directeur du département intelligence stratégique de SIFARIS et président de l'ACSE, ancien chef du département sécurité économique de l'INHESJ, auquel on doit l'essai « Le bluff sécuritaire ».
« On a l'habitude de voir certains candidats sous-estimer les questions de sécurité. Monsieur Hamon appelle à ne pas céder à la peur. Je ne comprends pas bien ce que cela veut dire : c'est très incantatoire ou à la rigueur irresponsable », a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'il comprenait ceux qui proposaient de suspendre la campagne présidentielle, l'événement rendant un peu dérisoires les débats politiciens, et également ceux qui pensaient que continuer était une forme d'action contre la barbarie.
« Je comprends les deux côtés. […] Peut-être poser les vraies questions, comme la reprise des territoires perdus de la République, arriver à des positions sans atermoiements en politique étrangère, notamment en Syrie. Que nos politiques fassent leur travail qui est de penser la stratégie de notre pays sur un peu plus que trois mois, un an ou la prochaine échéance électorale », a poursuivi M. Delbecque.
Il prévient que ces événements peuvent jouer dans le résultat de dimanche.
« Il peut y avoir une prime au candidat plus "musclé" sur les questions de sécurité, que ce soit Marine Le Pen ou François Fillon, mais il faut bien se rendre compte qu'il existe des mouvements politiques structurels dans la population française : on ne peut pas simplement raisonner en conjoncturel. Toutefois, étant donné que ces élections se jouent dans un mouchoir de poche, on ne peut pas nier que ces événements peuvent jouer dans le résultat de dimanche », a conclu l'interlocuteur de Sputnik.
Un policier a été tué et deux autres blessés jeudi soir sur les Champs-Élysées, à Paris. Une passante a été légèrement touchée lors des tirs. L'agresseur a été abattu par la police qui a lancé un avis de recherche d'un complice présumé de l'assaillant. Le groupe terroriste Daech a revendiqué l'attaque organisée à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle en France.
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