Les plus audacieux évoquent un second tour Le Pen-Mélenchon, mais que se passerait-il si les deux candidats libéraux étaient présents au second tour?
Cependant, quelle que soit l'issue du vote de dimanche, nous souhaitons nous intéresser à un cas de figure: celui où on assisterait finalement à un duel entre Emmanuel Macron et François Fillon, deux candidats libéraux, et l'impact que cette affiche de second tour des présidentielles pourrait avoir sur un électorat qui aspire au renouvellement de la classe politique. Une hypothèse sur laquelle revient Guillaume Bernard:
« Il est certain que cela serait une grande surprise, cela serait contradictoire avec l'état de l'opinion publique qui est avec une grande défiance vis-à-vis des forces politiques qui ont gouverné le pays séparément — ou ensemble en période de cohabitation — depuis une quarantaine d'années. »
« Les reports de voix sont à la fois plus simples et plus compliqués à identifier, parce qu'il y a de vraies césures idéologiques au sein de la gauche et au sein de la droite. […] Certes, électoralement parlant, un électeur de Jean-Luc Mélenchon aurait du mal à adouber les positions d'Emmanuel Macron, mais étant donné qu'il est sur des positions progressistes sociétalement, on peut penser qu'une partie importante de l'électorat Hamon et une partie relativement importante de l'électorat Mélenchon se porterait quand même sur lui, même si des électeurs de Mélenchon pourraient évidemment être tentés par l'abstention. […] On peut prédire qu'une partie du Front national se reporterait — à regret, car ils n'auraient plus leur candidate — sur François Fillon, tandis qu'une partie des électeurs du FN pourrait être tenté par une forme d'abstention, eux aussi. »
« Donc, l'envie d'un renouvellement de la classe politique et le fait de traiter de questions fondamentales — de hiérarchiser les enjeux — cette question-là a été évacuée et on peut penser que celui qui sera élu, quel qu'il soit et en particulier, s'il incarne une force modérée — Emmanuel Macron ou François Fillon — sera élu avec un taux de participation moins élevé qu'a l'accoutumé, plus par défaut que par adhésion. Le vrai risque c'est que cette élection soit un non-choix. »