La situation est loin d'être calme près du centre de pré-accueil installé Porte de la Chapelle, dans le nord-est de Paris, où les migrants continuent d'affluer après le violent incendie qui a ravagé le camp de la Linière de Grande-Synthe le 10 avril dernier, annonce une correspondante de Sputnik qui s'est rendue mercredi sur les lieux.
Les migrants, essentiellement des hommes afghans, soudanais et érythréens, dorment à même le sol à proximité du centre ouvert en novembre 2016 pour les orienter vers une procédure d'asile. Ils se plaignent de la baisse d'attention des associations, du manque d'eau et de nourriture.
« Je suis ici depuis quatre semaines. Nous n'avons rien à manger, rien sur quoi dormir, nous n'avons pas d'argent. Et la situation n'est pas bonne, le temps aussi n'est pas bon, et les gens dorment ici comme ça toutes les nuits, tous les jours. Et avec la police il y a aussi des petits problèmes », a indiqué un migrant interrogé par Sputnik.
Tous les jours, les migrants font la queue devant l'entrée du centre de pré-accueil, mais seulement deux ou trois personnes arrivent à y entrer.
« Tous les matins dans la queue il y a aussi des problèmes, tout le monde vient et ils se battent. Ils n'ouvrent pas le camp […]. J'ai fait la queue et je n'ai pas passé. Nous ne nous éloignons pas de la queue et tous les jours nous faisons la queue », a précisé le migrant.
L'atmosphère, dégradée depuis février dernier, diverge entre le fil d'attente paisible devant les portes du Centre d'accueil et les habitants hostiles des tentes. Ils dénoncent le manque d'aide et d'attention des associations et la mauvaise attitude de la police qui « pose des problèmes ».
« Ils ne nous laissent pas aller faire la queue », affirme l'homme.
Des migrants campent aussi dans la rue Pajol voisine, théâtre de plusieurs campements successifs en 2016.
« Ceux qui dorment dans la rue, qui sont malades ne peuvent pas aller » au centre d'accueil, d'après lui.
D'ailleurs, certains migrants cherchent à se retrouver à l'intérieur du camp seulement pour se doucher.
« J'espère me retrouver à l'intérieur du camp, mais […] à l'intérieur, c'est un problème. Je viens pour la douche », a précisé un autre migrant interviewé par Sputnik.
Certains d'entre eux vivent dans ce quartier depuis des mois.
Selon la Préfecture de police de l'Île-de-France, « entre 700 et 800 migrants » campent autour du centre de pré-accueil des migrants aménagé porte de la Chapelle à Paris. « Il n'y a pas eu d'explosion du nombre de personnes présentes » dans le sillage de la destruction du camp de Grande-Synthe (Hauts-de-France), a assuré la préfecture le 18 avril.
Pourtant, la perception livrée par la correspondante de Sputnik France témoigne de la tension grandissante.
Suivez Sputnik sur Telegram pour ne jamais manquer les actualités les plus importantes grâce à nos sélections du matin et du soir. Pour recevoir les actualités de notre chaîne, il suffit de télécharger l'application Telegram sur n'importe quel smartphone, tablette ou ordinateur puis cliquer sur le lien et appuyer sur « Join »